L’épidémie de choléra qui sévit depuis le mois de mai 2018 au Cameroun a déjà provoqué la mort de 45 personnes dans le pays sur les 634 cas suspects. Quarante-quatre nouveaux cas ont été notifiés entre le 23 et le 29 octobre 2018 dans les régions du Nord (36 cas) et de l’Extrême-Nord (8 cas), selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé. Ces deux régions sont frontalières du Nigeria où plus de 27.000 malades de choléra ont été enregistrés. D’où l’urgence d’intensifier la riposte afin d’inverser la courbe, affirment les autorités sanitaires camerounaises.
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Lors de la réunion d’évaluation de la stratégie mise en place pour contrecarrer l'épidémie dans le pays, le 31 octobre dernier à Yaoundé, la capitale, le ministre de la Santé, André Mama Fouda, a demandé à ses équipes de «redoubler d’ardeur au travail afin que l’épidémie soit dans un premier temps contenue dans cette partie du pays, avant d’être éradiquée». Mais la situation est rendue difficile notamment dans la région de l’Extrême-Nord du fait de l’insécurité liée aux exactions de la secte terroriste Boko Haram. Une situation de vulnérabilité accrue avec l’afflux des réfugiés nigérians dans une région où on manque cruellement d’eau potable.
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«Ne négligez aucune solution afin qu’on puisse arrêter la chaîne de transmission», a recommandé le ministre, qui a annoncé que les régions du Centre et du Littoral qui étaient touchées à l’époque ne le sont plus. 950 agents de santé communautaire ont été formés, dont 750 dans le Nord et l’Extrême-Nord pour détecter les cas, apprend-on.
Pour rappel, le choléra est une maladie diarrhéique aiguë dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement. Les symptômes apparaissent entre 12 heures et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminée, informe l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En cas d’épidémie, il est recommandé d’observer des règles d’hygiène élémentaires, comme de se laver régulièrement les mains avec de l’eau propre et du savon, utiliser systématiquement des latrines, laver les aliments et les consommer bien cuits, laisser les soins funéraires aux professionnels, etc.