"Nous proclamons l'année 2019 l'année de la lutte pour la démocratie, année au cours de laquelle nous allons nous battre pour réclamer nos droits, piétinés en violation des lois et de la Constitution", ont indiqué six formations politiques d'opposition dans une déclaration commune.
Cette dernière a été publiée à l'issue d'une réunion de deux jours, rassemblant les quatre partis d'opposition représentés au Parlement ainsi que deux autres petits partis, sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar.
"En tant que partis légalement reconnus, nous allons publier officiellement le programme de nos rassemblements publics dans tous les coins du pays, nous ne nous plierons à aucune interdiction sans fondement légal", ont détaillé ces partis.
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"Le gouvernement a entrepris une guerre contre les partis d'opposition", ont-ils ajouté, dénonçant notamment l'attentat manqué en 2017 contre le député Tundu Lissu, qu'ils imputent au gouvernement, la détention du chef de l'opposition Freeman Mbowe, ainsi que les nombreuses violations des droits de l'Homme dont est accusé le gouvernement.
Ces formations politiques ont appelé les membres de leurs partis ainsi que tous les Tanzaniens à "vaincre la peur, être solidaires pour protéger la démocratie dans notre pays".
"C'est devenu une habitude pour le chef de l'Etat et ses partisans de traiter les dirigeants de l'opposition et toute personne critique du gouvernement d'agents de pays étrangers, de personnes sans patriotisme", ont-ils dénoncé. "Maintenant, ça suffit! Le moment est venu de renforcer l'unité et la solidarité pour lutter contre cette dictature".
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Surnommé "Tingatinga" (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.
Mais son style peu consensuel et brutal lui vaut d'être qualifié d'autocrate et de populiste par ses détracteurs. Des meetings de partis d'opposition ont été interdits, des responsables d'opposition arrêtés, des journaux fermés, et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort pour avoir critiqué la nouvelle administration.
Plusieurs donateurs et bailleurs de fonds ont pour ces raisons récemment décidé de suspendre leur aide à la Tanzanie.