Madagascar: Ravalomanana conteste les résultats de la présidentielle

DR

Le 28/12/2018 à 07h27, mis à jour le 28/12/2018 à 07h29

L'ex-chef de l'Etat malgache Marc Ravalomanana, battu à la présidentielle selon les résultats rendus publics jeudi par la commission électorale, a déposé des recours devant la Haute cour constitutionnelle pour les contester, a annoncé son directeur de campagne.

M. Ravalomanana a effectué cette démarche peu après la publication des résultats complets du deuxième tour le 19 décembre, qui donnent la victoire à son rival Andry Rajoelina, également ancien président, a indiqué Anisoa Tseheno Rabenja à la presse.

"Nous avons déposé plusieurs requêtes aujourd'hui, (devant la Haute cour constitutionnelle) concernant toutes les localités de Madagascar. Ces requêtes concernent les anomalies survenues et les failles au niveau de la Céni (commission électorale) durant cette élection", a déclaré M. Rabenja.

La Haute cour constitutionnelle dispose de neuf jours pour valider ou infirmer les résultats après l'examen des recours.

M. Rabenja a accusé la commission d'avoir commis un "acte prémédité (...) pour une fraude massive". Selon lui, elle "a aidé" Andry Rajoelina à "commettre ces fraudes massives".

M. Rajoelina a obtenu 55,66 % des suffrages contre 44,34 % pour M. Ravalomanana selon les résultats publiés par la commission électorale.

Les résultats ont été annoncés au siège de la commission électorale au milieu d'un important dispositif de sécurité, au cours d'une cérémonie boycottée par M. Ravalomanana.

Parmi les irrégularités ayant selon lui entaché le scrutin, M. Ravalomanana mentionne notamment "l'absence de numéro de série dans les bulletins de vote utilisés".

Le président de la commission électorale Hery Rakotomanana avait assuré précédemment que "des efforts" avaient été faits "pour répondre aux requêtes des deux candidats. L'un a demandé un examen du logiciel de comptage, l'autre a demandé des confrontations de procès verbaux", avait-il dit.

L'élection présidentielle a été marquée par des accusations mutuelles de fraude de la part des deux candidats finalistes qui ont dépensé sans compter et multiplié les promesses parfois irréalistes pour l'emporter et effectuer leur retour à la présidence.

Leur campagne aux allures de règlement de comptes personnels a largement occulté les problèmes de fond du pays, qui est l'un des plus pauvres du continent africain et est sujet à l'instabilité politique depuis son indépendance de la France en 1960.

Commentant sa victoire devant la presse au siège de la commission électorale, M. Rajoelina a estimé que "le peuple malgache a pu s'exprimer en toute liberté". Il a appelé de ses voeux "une alternance démocratique" et appelé à l'union de "tout le peuple malgache".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/12/2018 à 07h27, mis à jour le 28/12/2018 à 07h29