Zimbabwe: l'Onu condamne la "violence" contre les manifestants

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Le 18/01/2019 à 12h47, mis à jour le 18/01/2019 à 12h48

L'ONU a dénoncé vendredi l'"usage excessif de la force" par les forces de sécurité au Zimbabwe lors de la répression de la fronde sociale qui agite ce pays, appelant les autorités à entamer un "dialogue" avec la population.

"Nous sommes profondémment préoccupés par la crise socioéconomique qui sévit au Zimbabwe et par la répression des grandes manfestations dans le pays", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

"Nous appellons le gouvernement à trouver des moyens d'engager le dialogue avec la population au sujet de leurs griefs légitimes", a-t-elle poursuivi.

L'ONU demande également aux autorités de mener des enquêter sur les violences, y compris sur les "allégations de recours excessif à la force par les forces de sécurité", et a demandé la libération immédiate des personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique.

Le Zimbabwe a été le théâtre en début de semaine de violentes manifestations contre la forte hausse des prix des carburants à la pompe décrétée samedi par son gouvernement, dans un pays dévasté par une grave crise économique.

La grève générale déclenchée par le principal syndicat du Zimbabwe (ZCTU) a été sévèrement réprimée par la police et l'armée, qui quadrillaient toujours jeudi les rues du centre de Harare et de Bulawayo (sud), les deux principales villes du pays, selon des journalistes de l'AFP.

Mme Shamdasani a expliqué que le Haut-Commissariat est "préoccupé par les informations sur l'usage excessif de la force, y compris l'usage de balles réelles, par les forces de sécurité zimbabwéennes pendant les manifestations".

Elle a signalé que des manifestants avaient brûlé des pneus, utilisé des pierres pour barricader des routes et empêché des autobus d'emmener des passagers et que des bâtiments avaient été incendiés et pillés. "La police a réagi par la force", a indiqué la porte-parole, précisant que "des rapports crédibles font état d'un certain nombre de morts, dont un policier, et de nombreux autres blessés".

Les autorités ont jusque-là officiellement reconnu la mort de trois personnes, dont un policier.

Mais de nombreuses ONG locales et l'opposition assurent que le nombre des victimes est bien supérieur, citant des chiffres allant jusqu'à au moins 16 morts.

Le ministre de la Sécurité, Owen Ncube, a annoncé mercredi soir que plus de 600 personnes avaient déjà été arrêtées.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/01/2019 à 12h47, mis à jour le 18/01/2019 à 12h48