Soudan. En visite à Doha, El Béchir décroche le soutien du Qatar

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Le 23/01/2019 à 19h34, mis à jour le 23/01/2019 à 19h35

N'ayant pas les meilleurs relations avec son voisin égyptien, allié de l'Arabie Saoudite, Omar El Béchir est allé au Qatar pour s'assurer de son soutien.

En ces temps de crise dans son pays, c'est une attitude relativement sage que de s'assurer du soutien du partenaire dans cette région. C'est justement ce qu'était allé chercher Omar El Béchir, le président soudanais, auprès de Tamim bin Hamad Al Thani 

Le Qatar a apporté mercredi son soutien à "l'unité et la stabilité" du Soudan, à l'occasion d'une visite d'Omar el-Béchir, la première à l'étranger du chef de l'Etat soudanais depuis le début il y a un mois d'un mouvement de contestation de son pouvoir.

Aucune aide financière à l'attention du Soudan, plongé dans le marasme économique, n'a toutefois été annoncée au terme de ce déplacement de deux jours dans le riche émirat gazier.

"L'émir a souligné l'engagement du Qatar pour l'unité et la stabilité du Soudan. Les discussions ont aussi porté sur les développements du processus de paix au Darfour", région soudanaise où sévit un conflit meurtrier depuis 2003, a rapporté l'agence officielle QNA.

Allié de longue date du Soudan, Doha a joué le rôle de médiateur entre Khartoum et les rebelles du Darfour.

Il n'y a pas eu d'autre déclaration et Omar el-Béchir, 75 ans, est rentré dans la journée à Khartoum, où il a été accueilli par le Premier ministre et vice-président, Bakri Hassan Saleh, a constaté un photographe de l'AFP.

Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989, M. Béchir est confronté à un mouvement de contestation qui a débuté le 19 décembre par une protestation contre le triplement du prix du pain.

Depuis, 26 personnes sont décédées selon un bilan officiel, au moins 40 d'après des ONG internationales.

Des appels ont été lancés pour la tenue de nouvelles manifestations dans le pays jeudi.

Omar el-Béchir, dont une troisième candidature est pressentie pour la présidentielle en 2020, a affirmé qu'aucun manifestant n'avait été tué par les forces de l'ordre, et a imputé les violences à des "conspirateurs".

M. Béchir est sous le coup de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité (2009) et génocide (2010) au Darfour.

Ce conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU. Le niveau de violences a largement diminué ces dernières années.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/01/2019 à 19h34, mis à jour le 23/01/2019 à 19h35