"L'arrestation et la détention prolongée de plusieurs dirigeants d'un parti de l'opposition, dont son leader Maurice Kamto (...), ainsi que l'ouverture de procédures disproportionnées à leur encontre(...) accroît le malaise politique au Cameroun", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
"L'Etat de droit demande une justice équitable et la libération des détenus à l'encontre desquels des preuves probantes ne peuvent être présentées", a-t-elle ajouté.
Maurice Kamto, principal opposant au président Paul Biya après la présidentielle d'octobre à laquelle il est arrivé deuxième, a été arrêté, ainsi qu'environ 150 personnes, à la suite d'une manifestation fin janvier.
Ces derniers ont été présentés mi-février devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judicaire pour des faits allégués d'"hostilité contre la patrie" et "insurrection", notamment, a été ouverte à leur encontre.
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Depuis, Kamto a plusieurs fois été convoqué par le parquet.
Dans son communiqué, l'UE s'est également inquiétée de "la persistance de la violence et des violations des droits humains dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun".
Ces deux région anglophones sont le théâtre d'un violent conflit armé depuis fin 2017. Des combats opposent régulièrement l'armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes. Selon l'ONU, 437.000 personnes ont été déplacées par le conflit.
L'UE a estimé que "la réponse aux défis importants auxquels le pays est confronté ne pourra que passer par un dialogue politique inclusif" ainsi que par"le respect des libertés fondamentales"