Cameroun: le pays face au défi sécuritaire

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Le 17/03/2019 à 15h14, mis à jour le 17/03/2019 à 15h17

Dans le septentrion, à sa frontière orientale et dans les régions anglophones, le Cameroun fait face à plusieurs foyers de tensions qui mobilisent l'armée.

Dans son discours à la nation du 31 décembre 2018, le président de la République, Paul Biya, faisait de la sécurité l'une des priorités de l'année 2019.

«La sécurité étant la condition sine qua non de la paix civile et du progrès économique et social, elle devra avoir la priorité», a déclaré le chef de l’Etat, réélu pour un septième mandat à la tête du pays à l’issue du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier.

Une affirmation remise au goût du jour, au regard des foyers de tensions dans le pays.

«La situation étant stabilisée à l’Extrême-Nord et sous contrôle à notre frontière orientale, c’est le contexte qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui retiendra l’essentiel de mon attention», avait alors précisé Paul Biya.

A la frontière orientale du pays, des mouvements de troupes rebelles en République centrafricaine (RCA) ont récemment provoqué des perturbations dans la fluidité de la circulation des camions sur le corridor Douala-Bangui.

Le journal privé camerounais Le Jour rapportait ainsi, dans son édition de vendredi 15 mars, qu'environ 300 camions étaient bloqués à la frontière.

A l'Extrême-Nord du pays, des incursions d'insurgés du groupe terroriste Boko Haram sont signalées de temps à autre, avec des tentatives d'attaques ou de pillages isolées.

L'ampleur est moindre qu'au plus fort de la crise, mais la menace reste malgré tout présente. Dans la région de l'Adamaoua, toujours dans la partie septentrionale du pays, l'armée a ouvert un nouveau front pour lutter contre des bandes armées qui sèment la terreur dans la région en perpétrant des enlèvements pour rançonner les éleveurs.

Stratégies

Ces bandits proviendraient du Nigeria et de la RCA voisins. Le secteur de l'élevage a déjà payé un lourd tribut à cause de ces attaques, avec des milliards de francs CFA perdus.

Des troupes d'élite de l'armée ont récemment été déployées dans la région pour endiguer le phénomène. Et puis, il y a les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où le conflit né de revendications corporatistes a dégénéré en affrontements armés, du fait des revendications sécessionnistes.

En écho à ce contexte, la première réunion d'évaluation de la situation sécuritaire dans le pays s'est tenue cette semaine à Yaoundé, la capitale, avec les plus hautes autorités en charge des questions de sécurité: les ministres de la Défense et de l'Administration territoriale, les hauts responsables de l'armée, de la gendarmerie, de la police et de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE).

Les travaux se sont tenus à huis clos afin «d’évaluer les différentes stratégies fournies jusqu’à présent pour éradiquer ces menaces, de ressortir les limites encore présentes, et de mettre sur pied un canevas tactique et opérationnel pour annihiler définitivement ces fléaux qui visent à déstabiliser la paix sociale dans notre pays», tel l’indique le ministère de la Défense sur son site Internet.

Par ailleurs, le premier Salon international sur la sécurité et la sûreté en Afrique centrale s'est ouvert mercredi dernier à Yaoundé.

La session inaugurale a été présidée par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense avec pour thème : «Sécurité et défense au service du développement».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/03/2019 à 15h14, mis à jour le 17/03/2019 à 15h17