L'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, qui contrôle l'est du pays, avance depuis jeudi vers Tripoli avec l'intention de s'emparer de la ville contrôlée par le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et dirigé par Fayez al-Sarraj.
Au lendemain d'une rencontre à Tripoli avec le chef du GNA Fayez al-Sarraj, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a rencontré vendredi à Benghazi, dans l’est du pays, le maréchal Haftar. "Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un coeur lourd", a ensuite déclaré le patron de l'ONU à l'aéroport, "espérant toujours possible d'éviter une confrontation sanglante à Tripoli et ses environs".
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Le même jour, le Conseil de sécurité de l'ONU, convoqué en urgence, a lui appelé plus directement l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar, qui a entrepris de marcher vers la capitale, "à interrompre tous les mouvements militaires", selon l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen.
Réunis le même jour en France, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont également "exhorté" tous les acteurs à stopper "immédiatement" tous "les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du processus politique mené par les Nations unies". "Il n'y a pas de solution militaire au conflit libyen", ont souligné les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Italie et du Japon.
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Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi, cet Etat pétrolier d'Afrique du Nord est plongé dans le chaos avec la présence de nombreuses milices ainsi que deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir: le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, reconnu par la communauté internationale, et l'ANL de Khalifa Haftar dans l'Est.