Le Premier ministre s'appelle Sylvestre Ilunga Ilunkamba, il est âgé de 78 ans d'après son entourage. Il a été nommé en vertu de "l'accord politique" entre les coalitions de Tshisekedi et Kabila, a déclaré le porte-parole du chef de l'Etat.
Un accord politique qui donne toute sa saveur à l'"alternance" en RDC saluée ce même lundi à Kinshasa par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Devant la presse, le nouveau Premier ministre a remercié le chef de l'Etat et son prédécesseur Joseph Kabila, "qui m'a proposé comme Premier ministre en m'assurant de sa confiance".
"Je considère ma nomination comme une lourde responsabilité en ce moment crucial de l'Histoire de notre pays", a-t-il ajouté.
Ilunga Ilunkamba était jusqu'à présent en retrait de la vie politique à la tête de la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC).
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Ce docteur en sciences économiques a été quatre fois vice-ministre et deux fois ministre au Plan et aux Finances, selon la présidence, qui a dû rafraîchir la mémoire des Congolais: il a commencé sa carrière à l'époque de l'ex-dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997).
Ce vieux routier doit faire le trait d'union entre Tshisekedi, proclamé vainqueur de l'élection présidentielle, et Kabila, qui conserve tous les autres leviers du pouvoir, à commencer par une large majorité au Parlement.
Il doit maintenant former un gouvernement où les partisans de Kabila devraient être majoritaires, puis solliciter la confiance de l'Assemblée nationale.
Le principal opposant à l'attelage Tshisekedi/Kabila s'appelera-t-il Moïse Katumbi? L'ex-gouverneur du Katanga est rentré au pays, trois ans jour pour jour après son départ en pleine tourmente judiciaire sous la pression de l'ancien régime de Joseph Kabila.
Retour de rock-star
Tout vêtu de blanc, le riche homme d'affaires et président du TPMazembe, champion en titre du football congolais, a fait un retour digne d'une rock-star ou d'une vedette du ballon rond, salué par des dizaines de milliers de fans pendant des heures entre l'aéroport et le centre-ville.
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Pendant cette longue caravane, l'AFP n'a relevé aucun incident majeur à Lubumbashi, où les regroupements de quelques dizaines d'opposants étaient systématiquement dispersés aux dernières heures du régime Kabila.
"Je remercie la police. Aujourd'hui on a une vraie police", a lancé Katumbi.
"Je reviens pour la paix et pour la reconstruction nationale dans notre pays", a-t-il ajouté, en promettant de respecter la Constitution.
Katumbi, exilé en Belgique, avait tenté en vain de revenir en août dernier pour présenter sa candidature à l'élection présidentielle.
Allié puis adversaire de l'ex-président Kabila qui l'a qualifié de "Judas", Katumbi a déclaré qu'il se situait toujours dans l'opposition au président Tshisekedi.
Il devra préciser le rôle qu'il entend jouer avec Martin Fayulu, le candidat qu'il a soutenu à l'élection présidentielle du 30 décembre et qui revendique la victoire.
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Hasard ou pas, cette journée d'intense actualité politique s'est déroulée en présence du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. La première visite de ce genre depuis sept ans.
"C'est une belle journée", a reconnu le ministre.
"Le président (Emmanuel) Macron m'a demandé de saluer toutes les initiatives prises par le président Tshisekedi dans le domaine de l'Etat de droit", a déclaré Le Drian, après une rencontre avec le président Tshisekedi.
Il a annoncé un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Tshisekedi pour le développement, la santé, l'énergie, l'éducation...
Le résultat de l'élection congolaise est le fruit d'un "compromis à l'africaine", avait déclaré en février Le Drian, après avoir mis en doute la victoire de Tshisekedi proclamée par la Commission électorale.
"Il y a eu une vraie élection démocratique, je la constate, validée par la Cour constitutionnelle et validée par l'Union africaine", a-t-il cette fois déclaré lundi à Kinshasa.