Plus de six semaines après le début de leur assaut sur Tripoli, le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du pays, et son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), font toujours face à une résistance farouche des forces du GNA, reconnu par la communauté internationale.
Des tirs à l'artillerie lourde ont été entendus mardi depuis le centre de la capitale. Il s'agit des affrontements les plus violents depuis le début du mois de jeûne musulman du ramadan, le 6 mai.
Des affrontements ont eu lieu notamment dans le quartier de Salaheddine, en banlieue sud où les forces pro-GNA ont gagné du terrain, selon leur porte-parole Moustafa al-Mejii.
Des journalistes de l'AFP qui ont pu avoir accès au front mardi ont constaté une avancée de deux à trois kilomètres des forces du GNA dans ce quartier résidentiel.
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Mejii a ajouté que des avions de chasse du GNA ont appuyé les troupes au sol, menant des frappes aériennes notamment contre des chars et armes lourdes dans une caserne dans le même secteur.
Depuis le 4 avril, les combats ont fait 510 morts et 2.467 blessés, selon un bilan communiqué lundi par l'Organisation mondiale de la Santé.
Selon l'ONU, plus de 75.000 personnes ont aussi été obligées de fuir et plus de 100.000 personnes sont prises au piège des combats aux abords de Tripoli.
L'émissaire de l'ONU en Libye Ghassan Salamé a mis en garde mardi contre une "guerre longue et sanglante", devant le Conseil de sécurité à New York.
"La Libye est sur le point de tomber dans une guerre civile qui pourrait conduire à la division permanente du pays", a-t-il averti. "Les dégâts déjà occasionnés vont prendre des années à être résorbés et seulement si la guerre s'arrête maintenant".