Ghassan Salamé, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations-Unies, a produit récemment un rapport qui rompt avec la tradition d'un langage diplomatique conciliant à l'excès. Interpellé à ce propos par France 24 à qui il a accordé une interview, hier mardi 28 mai, il a, à nouveau, pointé un doigt accusateur vers les grandes puissances étrangères qu'il accuse "d'être moralement lâches".
"Je pense que les risques que nous encourons tous sont beaucoup plus graves que ce que pensent certaines grandes puissances", a-t-il dit sans indiquer de quels pays il s'agissait.
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Selon lui, "continuer à penser que c'est un conflit contenable dans le temps et dans l'espace, un conflit qui ne peut pas dégénérer" est une grave erreur de jugement. En effet, le diplomate libanais estime que le conflit libyen pourrait bel et bien se généraliser dans le reste du pays, voire chez ses voisins, à savoir l'Algérie, la Tunisie, le Tchad, ou l'Egypte et le Niger. Le conflit pourrait également exacerber la menace djihadiste et constituer un risque majeur pour les pays européens.