Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, Ramaphosa répète qu’il va tourner la page du règne de Jacob Zuma (2009-2018), terni par une litanie de scandales politico-financiers qui ont éclaboussé l’Etat et le parti. Zuma était soupçonné d’avoir augmenté le nombre de ministères afin de s’assurer des obligés et d’augmenter son influence.
Et il a tenu promesse en nommant moins de ministres, moins de secrétaires d’État… Le message de Cyril Ramaphosa est clair. Pour montrer l’exemple, le président a dégraissé le mammouth, faisant passer le nombre de ministères de 36 à 28. «Pour améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité, nous réduisons le nombre de ministres de 36 à 28», a déclaré Ramaphosa dans une allocution télévisée, car «beaucoup de gens pensaient que notre gouvernement […] était obèse». «Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la moitié des ministres sont des femmes», a-t-il ajouté.
«Captation de l’Etat»
Le président s’est également exprimé sur la « captation de l’Etat », le terme utilisé pour décrire la corruption gouvernementale sous Zuma. «Tous les Sud-Africains sont extrêmement conscients des graves problèmes économiques que subit notre pays, a-t-il lancé. Il est donc impératif […] que nous fassions une priorité de la revitalisation de notre économie et de la meilleure utilisation possible des fonds publics».
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Le chef de l’Etat a maintenu en poste le ministre des finances, Tito Mboweni, ainsi que son controversé vice-président, David Mabuza, dont le nom a été évoqué dans des affaires de corruption et de meurtres politiques.
Dans cette équipe, il y en a une en particulier qui attire tous les regards: Patricia de Lille, l’ancienne maire de la ville du Cap, qui était membre du parti d’opposition de l’Alliance démocratique (DA) il y a encore un an.
Cette ancienne personnalité politique préférée des Sud-Africains avait créé son propre parti, GOOD, qui a obtenu deux sièges au Parlement. Elle occupe le poste de ministre des Infrastructures sous la coupe de Ramaphosa.
Ramaphosa, 66 ans, un militant anti-apartheid qui a fait fortune dans les affaires, fait face à de nombreuses résistances pour réformer l’Afrique du Sud, un pays qui souffre de chômage chronique, d’inégalités sociales, de tensions raciales et d’une forte criminalité.