Cameroun: les marches blanches du MTC de Maurice Kamto interdites

Maurice Camto, candidat à la présidentielle camerounaise.

Maurice Camto, candidat à la présidentielle camerounaise. . DR

Le 01/06/2019 à 14h23, mis à jour le 02/06/2019 à 04h49

Les partisans de l'homme politique veulent manifester pour réclamer notamment la libération des prisonniers politiques, le dialogue inclusif, la réforme du système électoral et l'audit des comptes de la CAN 2019.

Les autorités administratives de plusieurs villes du pays ont interdit les marches «blanches» programmées ce 1er juin 2019 par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto.

Le sous-préfet de Douala 1er justifie notamment cette interdiction par «le caractère séditieux des revendications objet de ladite manifestation». Celle-ci étant, selon l’autorité administrative, porteuse «des germes de troubles à l’ordre public». Aussi, prévient-il que tout «contrevenant aux dispositions de la présente décision s’expose aux sanctions prévues par la législation en vigueur».

La même décision a été prise à Bafoussam dans l'Ouest du pays et par le préfet du Mfoundi dans la région du Centre, dont la circonscription administrative englobe Yaoundé, la capitale. Sur son site internet, le MRC appelle notamment la population à marcher pour dire non, entre autres, au «tribalisme, à la répression, à l'exclusion du MRC, la guerre au NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest, Ndlr)».

Le MRC exige par contre la libération des prisonniers politiques, le dialogue inclusif, la réforme du système électoral, l'audit des comptes de la CAN 2019, des manifestations publiques pacifiques.

Pour mémoire, c'est à l'issue de précédentes marches «blanches» organisées en janvier 2019 que Maurice Kamto et certains cadres du MRC ont été arrêtés et emprisonnés. Si pour ses partisans, l'ancien candidat à la présidentielle de 2018 est un «prisonnier politique», selon le gouvernement camerounais, il n’est pas en détention pour avoir exercé des activités politiques, mais pour des faits de droit commun.

Maurice Kamto est notamment accusé «d’insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion et destruction de biens publics» tant à l’intérieur du pays que dans plusieurs ambassades du Cameroun à l’étranger. Les manifestations prévues par le parti les 6 et 13 avril dernier avaient également été interdites par les autorités camerounaises.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 01/06/2019 à 14h23, mis à jour le 02/06/2019 à 04h49