Egypte: l’ONU appelle à une enquête sur le décès de l’ancien président Morsi

Mohamed Morsi remporte une nouvelle victoire face à l'appareil répressif de Sissi.

Mohamed Morsi remporte une nouvelle victoire face à l'appareil répressif de Sissi. . DR

Le 19/06/2019 à 14h22, mis à jour le 19/06/2019 à 14h24

Une enquête rapide et transparente sur les causes du décès survenu lundi 17 juin de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi âgé de 67 ans, a été requis hier mardi 18 juin par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Les détails.

Dès le lendemain du décès de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi, survenu lundi 17 juin, après une audition devant un tribunal du Caire, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a réclamé une enquête rapide et transparente sur les causes du décès.

Mohamed Morsi, âgé de 67 ans, comparaissait au sein du complexe pénitentiaire de Tora dans le sud de la capitale égyptienne.

Issu de la confrérie religieuse des Frères musulmans, l’ancien président était en détention depuis juillet 2013, date de sa destitution.

Le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, a déclaré dans une note à la presse qu’"alors que l'ancien président Mohamed Morsi était détenu par les autorités égyptiennes au moment de son décès, il incombait à l'État de veiller à ce qu'il soit traité avec humanité et à ce que son droit à la vie et à la santé soit respecté." Pour Ruper Colville, "toute mort subite en détention doit être suivie d'une enquête rapide, impartiale, approfondie et transparente menée par un organe indépendant afin de clarifier les causes du décès. Ce sont des principes généraux élaborés par divers organismes internationaux de défense des droits de l'homme, y compris la Commission africaine des droits de l'homme, avec lesquels nous souscrivons pleinement".

"Les États, y compris l'Égypte, qui ont ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ont également le devoir de prendre des mesures pour protéger la vie des personnes privées de liberté", ajoute-t-il.

Le porte-parole du HCDH, Rupert Colville a indiqué que des préoccupations avaient été exprimées concernant les conditions de détention de Mohamed Morsi, notamment l'accès à des soins médicaux adéquats, ainsi qu'un accès suffisant à ses avocats et à sa famille, au cours de ses six années de détention.

"Il semble également avoir été maintenu en isolement cellulaire prolongé. L'enquête devrait donc également englober tous les aspects du traitement réservé à Mohamed Morsi par les autorités afin de déterminer si les conditions de sa détention ont eu une incidence sur son décès", a conclu le porte-parole du HCDH. 

Par Karim Ben Amar
Le 19/06/2019 à 14h22, mis à jour le 19/06/2019 à 14h24