Ces élèves sont accusés d’avoir incendié leur dortoir après la confiscation de leurs téléphones portables, interdits dans les écoles tanzaniennes.
Sur une vidéo devenue virale sur internet, on voit le gouverneur de la région de Mbeya (sud-ouest), Albert Chalamila, infliger de violents coups de baguette à 14 adolescents en uniforme scolaire étendus sur le sol, devant leurs condisciples, des policiers et des enseignants.
“Je félicite le gouverneur pour les coups de canne infligés aux élèves”, a déclaré le président lors d’un déplacement dans la région de Songwe (sud-ouest), qui jouxte celle de Mbeya.
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“En fait, ce n‘était pas suffisant, il (le gouverneur) pourrait faire plus”, a-t-il ajouté. “Certaines personnes parlent de droits de l’Homme, mais on ne peut pas se permettre d’avoir des étudiants arrogants comme cela”. “J’ai dit au gouverneur de suspendre tous ces élèves, et que les parents devraient payer avant que les étudiants soient à nouveau admis à l‘école”.
“Ceux qui étaient directement impliqués devraient être mis en prison”, a-t-il conclu.
La bastonnade avait été condamnée jeudi par les principales organisations tanzaniennes de défense des droits de l’Homme, qui l’ont qualifiée d’acte “cruel et dégradant” et d’“abus de pouvoir”.
“Ce qu’a fait Monsieur Chalamila est non seulement un abus de pouvoir mais aussi une infraction pénale”, avait dit Onesmo Olengurumwa, coordinateur de la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l’homme (THRDC).
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En août 2018, un élève de 13 ans avait succombé aux coups infligés par son maître d’école, dans la province de Kagera, dans le nord du pays. Sa mort avait relancé le débat sur les châtiments corporels encore en vigueur dans le système éducatif de la Tanzanie.
Les châtiments corporels sont encadrés par un texte de 1979 qui autorise uniquement les coups sur les mains ou les fesses d’un élève à l’aide d’une baguette légère et souple. Le texte précise qu’un élève peut être châtié seulement s’il a commis une faute grave. Seuls les directeurs d‘école sont habilités à le faire.
Dans un rapport publié en février 2017, l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait appelé les autorités tanzaniennes à bannir les sanctions corporelles après avoir constaté que cette “pratique répandue, (…) qui prend souvent des formes brutales et humiliantes dans les écoles tanzaniennes, affecte également la fréquentation scolaire”.