“Nous devons, au nom du gouvernement, présenter des excuses à tous les commerces, aux élèves qui ne peuvent pas passer leurs examens, pour la gêne que cela occasionne”, a déclaré le vice-président sud-africain, David Mabuza, devant le parlement au Cap (sud-ouest).
Le géant public de l‘électricité Eskom, qui fournit 95% de l‘électricité produite en Afrique du Sud, plonge dans le noir depuis mercredi, pendant plusieurs heures et à tour de rôle, des quartiers entiers du pays. A cause des délestages, des examens scolaires ont dû être reportés.
"Nous étudions les problèmes qui affectent Eskom et nous voulons assurer les Sud-Africains que (…) nous allons revenir à une situation normale”, a ajouté David Mabuza, se gardant d’avancer de date.
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La capacité de production d’Eskom est passée en quelques années de 47.000 mégawatts à 35.000 mégawatts en raison du “parc vieillissant” de centrales à charbon, a-t-il expliqué, donnant l’exemple de la centrale d’Hendrina (nord), dont deux seulement des six unités fonctionnent actuellement.
Lourde dette de 26 milliards
Eskom, dont le système est basé sur le charbon, dispose de plusieurs centrales mal conçues, vieilles et mal entretenues, provoquant régulièrement des coupures.
Le groupe croule sous une dette abyssale de 26 milliards d’euros et a annoncé en juillet une perte nette record de 20,7 milliards de rands (1,30 milliard d’euros) pour l’exercice clos en mars.
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Ces difficultés financières sont la conséquence d’années de mauvaise gestion et de détournement de fonds sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).
Son remplaçant, Cyril Ramaphosa, qui s’est engagé à lutter contre la corruption et relancer la croissance molle depuis des années, a promis de voler au secours d’Eskom. En juillet, son gouvernement a annoncé une rallonge de près de 4 milliards d’euros pour venir en aide au géant public de l‘électricité, cinq mois après un premier plan de sauvetage substantiel.