Soudan: le parti de Omar El-Béchir dissout et son régime démantelé

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Le 29/11/2019 à 09h31, mis à jour le 29/11/2019 à 09h39

Les autorités de transition soudanaises ont ordonné jeudi la dissolution du parti du président déchu Omar el-Béchir et le “démantèlement” de son régime qui a régné sans partage pendant près de 30 ans.

“Le Parti du Congrès national est dissous” et tous ses biens sont confisqués, proclame une loi intitulée “démantèlement du régime du 30 juin 1989” adoptée par le nouveau Conseil souverain au pouvoir et par le gouvernement du Premier ministre Abdallah Hamdok.

“Aucun symbole du régime ou du parti n’est autorisé à s’engager dans quelque activité politique que ce soit pendant dix ans”, ajoute le texte.

Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’Etat soutenu par les islamistes, a dirigé le Soudan d’une main de fer pendant 30 ans. Destitué par l’armée le 11 avril après des mois d’un mouvement de contestation populaire inédite, il est actuellement emprisonné à Khartoum. Le verdict de son procès pour corruption est attendu le 14 décembre.

Les militaires qui avaient pris le pouvoir après la chute de M. Béchir ont toutefois refusé de le livrer à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, qui l’accuse de “crimes contre l’humanité” et de “génocide” au Darfour.

“Pas une vengeance”

La dissolution de son parti ne constitue “pas une vengeance”, a affirmé M. Hamdok sur Twitter. Elle “vise à préserver la dignité du peuple soudanais qui a été écrasé par des gens indignes”, a ajouté le Premier ministre.

Cette mesure “constitue un grand pas en avant vers les objectifs de la révolution et sur le chemin de la construction d’un Etat civil démocratique”, s’est félicité dans un communiqué l’Association des professionnels du Soudan (SPA), le mouvement à l’origine des protestations qui étaient venu à bout du régime de M. Béchir.

Le Conseil souverain a également approuvé jeudi l’abrogation d’une loi sur l’ordre public, en vertu de laquelle des milliers de Soudanaises ont été condamnées au fouet, à de la prison ou à de lourdes amendes pour “tenue indécente” comme le simple port du pantalon ou pour avoir fait la fête.

Cette abrogation avait été annoncée mardi par le gouvernement.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/11/2019 à 09h31, mis à jour le 29/11/2019 à 09h39