Cameroun: des cas de variole du singe soulèvent un vent de panique dans le pays

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Le 18/01/2020 à 11h51, mis à jour le 19/01/2020 à 16h13

Depuis la survenue des cas de monkeypox et d’un décès dû à cette maladie virale le 9 janvier dernier, les populations redoutent l’arrivée de la maladie à virus Ebola dans le pays. Les autorités sanitaires rassurent, en affirmant notamment qu’il ne s’agit pas du même virus.

Les autorités sanitaires de la région de l’Est du Cameroun ont déclenché la veille sanitaire dans tous les districts de santé de cette partie du pays, suite à la survenue des cas de variole du singe (encore appelée «monkeypox») et d’un décès le 9 janvier dernier à Ayos, localité du Centre située à une centaine de kilomètres de Yaoundé, la capitale.

Les deux premiers cas suspects étaient un nourrisson qui est décédé, et sa mère. «Les premières investigations ont permis de mettre en évidence le virus de la variole dans le sang de la mère et en ce moment, une investigation approfondie est en cours pour pouvoir mettre en évidence la chaîne de transmission, c’est-à-dire ce qui a été le point initial de contamination de la maladie», indique le Dr Linda Esso, sous-directrice de la lutte contre les maladies, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique.

Outre les cas trouvés dans les formations sanitaires, des recherches sont également en cours dans la population pour trouver ceux qui ont été en contact avec les malades afin de pouvoir les suivre et détecter précocement une éventuelle survenue de la maladie sur eux. Depuis la survenue de ces cas, les populations craignent la présence d’Ebola dans le pays. Mais les autorités se veulent rassurantes. «Ce n’est pas le même type de virus, les manifestations de la maladie ne sont pas les mêmes.

La variole du singe se manifeste par une fièvre, suivie d’une éruption cutanée et des adénopathies. On a 11% de taux de mortalité. Alors qu’avec la maladie à virus Ebola, on va à près de 80% de taux de létalité. Et comme on le sait, la maladie à virus Ebola est une fièvre hémorragique qui se manifeste vraiment de manière plus dramatique que le monkeypox», assure le Dr Esso.

La variole du singe est une zoonose virale qui se transmet principalement à l’être humain à partir de divers animaux sauvages comme les primates ou les rongeurs. La propagation secondaire par transmission interhumaine est toutefois limitée, précise l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Cameroun, cette maladie fait l’objet d’une étroite surveillance.

«C’est une zoonose prioritaire pour que, dès qu’on détecte les premiers cas, nous puissions circonscrire et limiter la transmission interhumaine pour que la propagation de la maladie soit limitée», affirme la sous-directrice de la lutte contre les maladies, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique. Ce n’est pas la première fois que des cas sont enregistrés dans le pays. Depuis les années 70, des cas sporadiques sont survenus notamment dans les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le dernier cas remonte à fin 2018.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 18/01/2020 à 11h51, mis à jour le 19/01/2020 à 16h13