Tibor Nagy, sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, boucle, demain mercredi 29 janvier, une tournée africaine qui lui aura pris une quinzaine de jours, lui permettant de se rendre dans plusieurs points chauds du continent: la Centrafrique, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud et le Soudan.
S'il a soigneusement évité le Sahel, il a néanmoins évoqué la question de la présence américaine dans cette zone en proie à une recrudescence des attaques terroristes et où les Etats-Unis possèdent une importante présence militaire, plus précisément au Niger.
Il lui est évidemment difficile de ne pas parler du Sahel, dans cette tournée, à cause de l'actualité récente. Car la diplomatie française s'inquiète des rumeurs de retrait de leur allié dans le cadre du redéploiement des troupes américaines qui pourrait se faire au détriment de leur base située non loin d'Agadez.
Ce lundi 27 janvier, alors qu'il était à Khartoum, Nagy a tenu des propos qui ne laissent plus de doute sur le retrait programmé des troupes américaines dans le Sahel, car pour lui les Africains doivent prendre leurs responsabilités.
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"Les problèmes du Sahel ne seront pas réglés par la France ou les États-Unis", a-t-il dit. Et d'ajouter: "C'est aux pays du Sahel de le faire. Pour faire reculer les terroristes, vous avez besoin de bonne gouvernance, d’un retour de l’État dans l’espace abandonné par les terroristes, en apportant la sécurité, des services de santé, l’éducation. Vous pourrez avoir autant de partenaires internationaux que vous voulez. Au final, tout dépend de la volonté des pays concernés."
Cette déclaration montre clairement que la demande de Florence Parly restera lettre morte. La ministre française de la Défense est pourtant partie à Washington pour convaincre ses partenaires américains de rester dans le Sahel afin de continuer à procurer à la force Barkhane la précieuse aide en matière de renseignements.
Outre le Sahel, Tibor Nagy a aussi évoqué les difficultés du Sud-Soudan à former un gouvernement. Selon lui, les deux protagonistes que sont Riek Machar et le président Salva Kiir ne peuvent pas attendre de régler toutes leurs divergences avant de se décider à convenir d'un gouvernement d'union nationale. "S’ils essaient de régler tous les problèmes dans les moindres détails, qui sait quand on aura un nouveau gouvernement? Au Soudan, ils avaient des problèmes encore plus complexes à régler, ils ont décidé de les mettre de côté, de former un gouvernement de transition et de gérer ces blocages pendant la transition. Au Soudan du Sud, ils peuvent faire la même chose. Sinon nous en serons encore au même point dans un an", a-t-il fait remarquer.