Égypte: le jeune réalisateur dissident Shady Habash serait mort d'un empoisonnement

Shady Habash, jeune réalisateur dissident égyptien.

Shady Habash, jeune réalisateur dissident égyptien.. DR

Le 06/05/2020 à 17h58, mis à jour le 07/05/2020 à 18h37

Le jeune réalisateur et dissident égyptien, Shady Habash, auteur d’un vidéoclip très critique à l'égard du président Abdel Fattah al-Sissi, a succombé après avoir bu en prison un produit désinfectant à base d'alcool qu’il a confondu avec de l’eau, selon le procureur général d’Égypte.

Shady Habach, qui a réalisé le vidéoclip d’une chanson critiquant vertement le chef de l’Etat égyptien, est décédé samedi dans une prison du Caire à l‘âge de 24 ans.

“Le défunt, a informé le médecin de service, avait bu une certaine quantité d’alcool à midi, la veille de sa mort… confondant cette bouteille avec celle qu’il remplissait d’eau”, a déclaré le procureur général dans un communiqué.

Des produits désinfectants à base d’alcool ont été distribués aux détenus pour se protéger contre l‘épidémie de coronavirus, selon la même source.

Habach s’est plaint de crampes d’estomac et le médecin lui a donné “des médicaments antiseptiques et antispasmodiques” avant qu’il ne soit renvoyé dans sa cellule, a ajouté le procureur.

Lorsque sa santé s’est détériorée, le médecin a décidé de le transférer dans un hôpital. Malgré des tentatives visant à le réanimer, Habach est mort avant son transfert à l’hôpital, selon le procureur.

Il avait été arrêté en mars 2018, accusé de “diffusion de fausses nouvelles” et d’“appartenance à une organisation illégale”, selon le ministère public.

La France avait fait part lundi de sa “préoccupation” après l’annonce de son décès en prison, appelant l’Egypte au respect de ses “obligations” internationales sur les conditions de détention.

Environ 60.000 prisonniers politiques seraient détenus en Egypte, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

Il s’agit notamment de militants laïcs, de journalistes, d’avocats, d’universitaires et d’islamistes arrêtés dans le cadre d’une répression continue contre la dissidence depuis l‘éviction du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en 2013.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/05/2020 à 17h58, mis à jour le 07/05/2020 à 18h37