L'Afrique du Sud est le premier pays du continent à avoir démarré un test de vaccin contre le Covid-19. Il s'agit d'un candidat vaccin développé par l'université d'Oxford, qui a déjà commencé à être expérimenté sur l'homme en Angleterre.
Avec ses 159.000 cas de contamination et ses 2.749 décès, la Nation Arc-en-ciel est sans doute le pays du continent le plus touché. C'est donc le candidat idéal pour participer à ce test qui comprend également le Brésil. En effet, au total 11.000 personnes font partie des cobayes humains, dont 5.000 au Brésil, 4.000 en Grande-Bretagne et 2.000 en Afrique du Sud. C'est donc aussi l'occasion pour savoir si, comme certains le croient le pense, l'origine des personnes et leur milieu influencent le niveau de contagion.
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Le ChAdOx1 nCoV-19. Cette succession de lettres et de chiffres, de majuscules et de minuscules pourrait être le sauveur de l'humanité. C'est, en effet, le nom de ce vaccin.
Sa base en est le virus ChAdOc1, provoquant un rhume classique, qui a été modifié génétiquement afin de le rendre inoffensif. Depuis, la protéine Spike, ou S, présente sur le nouveau coronavirus, y a été intégrée pour viser le Covid-19.
Le choix de l’Afrique du Sud pour représenter le continent s'explique aussi par la présence de personnes séropositives dans l'échantillon. En effet, 50 malades du sida seront vaccinés avec le ChAdOx1 nCoV-19, afin de déterminer également s'il y a une différence entre cette population spécifique et les autres sujets.
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L'Afrique du Sud est entrée dans l'hiver austral et beaucoup d'affections saisonnières sont de retour. Le pays risque d'être confronté à une rupture de lits d'hôpitaux. «Maintenant plus que jamais, nous avons besoin d’un vaccin pour empêcher les infections par le Covid-19», a affirmé Shabir Madhi, professeur à l’université sud-africaine du Witwatersrand, à Johannesburg, et responsable de l’essai clinique dans le pays.
La question des tests de vaccins est très sensible sur le continent, surtout depuis qu'en avril dernier, deux chercheurs français sur un ton raciste et condescendant avaient parlé de tester le vaccin du BCG chez les Africains incapables, disaient-ils, de se prendre en charge médicalement. Une sortie qui avait provoqué un tollé général et que l'OMS avait vertement dénoncée.