C'est le premier sommet en présentiel qu'organise la CEDEAO depuis le début de la crise sanitaire et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette rentrée est une réussite. En effet, ce 7 septembre, à Niamey, il n'y avait pas moins de 8 chefs d'Etat sur les 15 que compte l'organisation régionale ouest-africaine. Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire, Adama Barrow de la Gambie étaient aux côtés de Mahamadu Buhari du Nigeria, Nana Akufo Addo du Ghana et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, en plus de l'hôte du jour, Mahamadou Issoufou, le président nigérien qui est également à la tête de la CEDEAO pour cet exercice.
On note la forte présence des voisins du Mali, pays qui est pour le moment au centre des préoccupations sous-régionales à cause du coup d'Etat militaire. Seul Alpha Condé de la Guinée voisine n'a pas fait le déplacement vers Niamey, sur les cinq voisins directs du Mali.
Evidemment, dans son intervention, Mahamadou Issoufou n'a pas manqué de rappeler la nécessité pour la junte malienne d'organiser dans les plus brefs délais la transition pour que les civils reprennent le pouvoir.
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"Il est du devoir de notre communauté d’assister les Maliens en vue d’un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques. La junte militaire doit nous aider à aider le Mali", a affirmé le président Issoufou. "D’autres partenaires stratégiques du peuple malien fondent le même espoir", a-t-il insisté.
Le Mali fait actuellement l'objet d'un blocus de la part de la CEDEAO, conformément à la charte de l'organisation, afin de demander "à la junte militaire de regagner les casernes (...) et la mise en place d’une transition, d’une durée de 12 mois maximum, dirigée par des civils", a poursuivi Mahammadou Issoufou.
Il convient de noter que le Mali, un pays enclavé n'ayant pas accès à la mer, ressent déjà les effets du blocus de la CEDEAO, puisqu'il réalise ses importations par les ports de Dakar et d'Abidjan ou encore de Conakry. Or, ces trois pays semblent déterminés à appliquer la décision prise par les 14 membres, le Mali étant temporairement absent des organes de décision.
Ces sanctions, que dénonce l'opinion publique malienne très favorable à la junte, doivent être levées au fur et à mesure que la junte avancera dans la mise en oeuvre de ses promesses de transition. Sauf qu'à ce jour, les militaires maliens en sont au stade du dialogue avec les différentes composantes de la société civile et de la classe politique du pays. Rien n'a donc été fixé. C'est ce qui explique que la CEDEAO les pousse à accélérer le pas.