Dans un projet de résolution renouvelant cette mission jusqu'au 15 septembre 2021 et qui sera soumis à un vote en début de semaine, le Conseil "décide que la Manul sera dirigée par un envoyé spécial du secrétaire général (...) avec pour objectif particulier d'assurer une médiation avec les acteurs libyens et internationaux pour mettre fin au conflit".Sous son autorité, "un coordinateur de la Manul s'occupera des opérations au jour le jour et de l'administration" de la mission (environ 200 personnes), précise le texte obtenu par l'AFP et qui réclame au chef de l'ONU qu'il "nomme sans retard son émissaire".
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Depuis la démission le 2 mars pour raisons de santé du Libanais Ghassan Salamé, Antonio Guterres avait rapidement choisi l'ex-ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, refusé en avril par les Etats-Unis pour une raison non rendue publique.Le secrétaire général de l'ONU avait ensuite pressenti une ex-ministre ghanéenne, Hanna Serwaa Tetteh, mais Washington a une nouvelle fois bloqué sa nomination en réclamant de scinder en deux le poste, avec un émissaire politique et un chef de mission onusienne, comme pour le Sahara Occidental ou Chypre.Cette longue obstruction, doublée selon des diplomates d'un lobbying des Etats-Unis en faveur de la nomination comme émissaire de l'ex-Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt, a été critiquée par les 14 autres membres du Conseil de sécurité alors que le chaos se poursuivait en Libye.Depuis mars, la mission de l'ONU est dirigée par intérim par l'adjointe de Ghassan Salamé, l'Américaine Stephanie Williams, qui doit quitter ses fonctions fin septembre.Dans une lettre à Antonio Guterres datée du 6 septembre, le gouvernement libyen a apporté son soutien à la position américaine d'avoir un émissaire secondé par un coordinateur. Rédigé par le Royaume-Uni, le projet de résolution demande au secrétaire général de définir dans les deux mois à venir les "étapes pour obtenir un cessez-le-feu durable" et de fournir parallèlement des "recommandations" sur un possible rôle de l'ONU dans sa "surveillance".
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Le texte réclame enfin une "application complète" de l'embargo sur les armes décrété en 2011 et régulièrement violé depuis, avec "l'arrêt de tout soutien et le retrait de tous les mercenaires armés" présents en Libye. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, ce pays est déchiré entre deux camps rivaux: le gouvernement d'union (GNA) à l'Ouest, reconnu par l'ONU, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Khalifa Haftar. Le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar tandis que le camp Haftar est appuyé par notamment les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte.