Depuis plus d'une semaine, des milliers de citoyens se mobilisent sur les réseaux sociaux et manifestent dans la rue contre les violences policières, notamment dans la capitale économique Lagos.
Les marches se sont largement déroulées dans le calme. Mais selon l'ONG Amnesty International, au moins dix personnes sont mortes et des centaines ont été blessées depuis le début de la contestation.
"L'armée nigériane se tient prête à apporter son soutien total au gouvernement pour maintenir la loi et l'ordre", a déclaré jeudi dans un communiqué le porte-parole de l'armée, le colonel Sagir Musa.
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Elle "avertit les éléments subversifs et les fauteurs de troubles" et réaffirme son engagement pour le "maintien de la paix, de la sécurité et de la défense de la démocratie", a-t-il ajouté.
Jeudi, de nouvelles manifestations étaient en cours à Lagos, où des milliers de jeunes continuaient à bloquer les principaux axes.
A Abuja, la capitale fédérale, une foule agitant le drapeau nigérian manifestait devant l'Assemblée nationale.
La veille, des incidents ont perturbé les marches pacifiques dans les deux villes, des jeunes armés de bâtons et de couteaux tentant de déloger les manifestants.
La contestation est née mi-octobre sur les réseaux sociaux, après la diffusion d'une vidéo montrant un homme tué par des agents présumés de la SARS, une unité de police accusée depuis des années de racketter la population, d'arrestations illégales, de torture et même de meurtre.
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Face à la pression de la rue, le gouvernement a annoncé dimanche le démantèlement immédiat de cette unité spéciale et promis de réformer la police.
Mais ces annonces n'ont pas suffi à apaiser la jeunesse, qui demande désormais au gouvernement des comptes et continue à manifester.
"Les Nigérians sont septiques face aux déclarations des autorités car dans le passé leurs promesses de réformer la SARS n'avaient été que de vaines paroles", affirme Osai Ojigho, le directeur d'Amnesty International au Nigeria.
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"Cette police continue à faire un usage excessif de la force sur les manifestants pacifiques, faisant des morts et des blessés à Lagos, Ughelli, Abuja and Ogbomosho", a-t-il ajouté.
La police a annoncé mardi la création d'une brigade anti-criminalité (la SWAT) pour remplacer la SARS. Aucun membre de l'unité dissoute ne pourra faire partie de cette nouvelle force, a tenté de rassurer jeudi matin la police sur Twitter.