L'Organisation nationale éthiopienne des droits humains annonce un bilan de 32 morts, parmi des civils, dans des exactions commises par un groupe armé dans l'Oromia.
Côté gouvernement, aucun bilan officiel n'avait été rendu public lundi 2 novembre, mais un témoin interrogé par l'AFP a fait état de dizaines de morts, confirmation l'annonce faite par l'ONG des droits de l'homme.
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Ces violences interviennent dans un contexte de violences ethniques croissantes qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed, lauréat en 2019 du prix Nobel de la paix et originaire de cette région de l'Oromia.
Les autorités locales accusent l'Armée de libération oromo (OLA) d'avoir mené cette attaque, dans une zone appelée Wollega.
"Des citoyens pacifiques ont été tués (...) de manière horrible", indiquent-elles dans un communiqué, sans donner de bilan.
Un survivant, joint par l'AFP au téléphone, a déclaré que l'attaque avait eu lieu après que des soldats stationnant dans cette zone s'en sont soudain retirés sans explication, laissant le champ libre aux membres de l'OLA.
"Après nous avoir rassemblés, ils ont ouvert le feu sur nous, avant de piller le bétail et brûler des maisons", a-t-il raconté sous le couvert de l'anonymat pour des raisons de sécurité: "J'ai compté plus de 50 corps et je sais que d'autres (personnes) ont été touchées par des balles".
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L'OLA, qui compterait quelques milliers de membres, a fait scission du Front de libération oromo (OLF), groupe d'opposition qui a renoncé à la lutte armée depuis le retour d'exil de ses dirigeants après l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018.
Le gouvernement a imputé à l'OLA une série d'assassinats, attentats à la bombe, braquages de banques et enlèvements en Oromia.
Selon le Mouvement national Amhara (NAMA), un parti d'opposition, l'attaque semble avoir ciblé des membres de l'ethnie amhara, la plus importante d'Ethiopie après les Oromos.
Dessalegn Chanie, un responsable du NAMA, a affirmé lundi que "jusqu'à 200 Amharas ont été cruellement tués" lors de l'attaque dimanche, tout en admettant qu'un bilan précis était difficile à établir.
"Des survivants avec lesquels j'ai parlé plus tôt aujourd'hui n'étaient pas certains du nombre de morts car ils ont juste couru" dans la forêt, a-t-il dit.
La semaine dernière, les autorités ont empêché le NAMA d'organiser des manifestations dénonçant les violences contre la communauté amhara, récemment visée par plusieurs attaques dans deux autres régions.
Dans un communiqué sibyllin publié lundi, M. Abiy a accusé des "forces destructrices, leurs chefs étrangers et leurs courtisans (infiltrés) au sein du gouvernement" de mener des attaques dans le pays, sans autre détail.
"Les forces armées ont été déployées sur le lieu de l'attaque et sont en train de prendre des mesures", a-t-il ajouté, faisant apparemment référence à Wollega.
Contactés à de nombreuses reprises par l'AFP, des responsables de l'Oromia n'ont pas répondu aux demandes de précisions.