Dans un costume sombre, portant un masque, le secrétaire général du Congrès national africain, Ace Magashule, 61 ans, est entré calmement dans le tribunal de Bloemfontein (centre), sans menottes.
Après l'ancien président Jacob Zuma (2009-2018), Magashule, qui est d'ailleurs l'un de ses proches, est la plus haute figure politique sud-africaine à être inquiétée dans les multiples affaires de corruption d'Etat qui embarrassent le pouvoir, et dont plusieurs datent de cette époque.
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En 2014, alors qu'Ace Magashule était gouverneur de la province du Free State (centre), une somme de près de 14 millions d'euros avait été mise de côté pour procéder à des audits d'amiante sur des bâtiments publics. Sur ces 14 millions, plus de dix ont disparu dans la nature, selon les enquêteurs.
Brandissant des photos de M. Magashule, des dizaines de partisans se sont bousculés dans la matinée devant le tribunal, tentant sans succès de franchir les barbelés dressés par la police, pour entrer dans le bâtiment.
Mis en cause pour 21 chefs d'inculpation allant de la corruption à la fraude en passant par le vol et le blanchiment d'argent, M. Magashule a été libéré contre une caution de près de 11.000 euros, a précisé le parquet dans un communiqué.
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L'enquête sur les agissements de M. Magashule et douze co-accusés "est terminée", a ajouté le parquet, précisant que l'affaire était renvoyée au 19 février.
Au sein de l'ANC, Ace Magashule appartient à une faction restée proche de l'ex-président Zuma et farouchement opposée à l'actuel président Cyril Ramaphosa, qui a été élu en 2018 sur la promesse d'éradiquer la corruption, notamment au sein de l'ANC.