"Je reste préoccupé par les tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir, qui pourraient saper la fragile stabilité politique, inverser les progrès réalisés depuis les élections de 2018 et le transfert pacifique du pouvoir qui en résulte", a écrit M. Guterres dans un rapport remis lundi au Conseil de sécurité, puis obtenu par l'AFP.
Proclamé vainqueur des élections, le président Félix Tshisekedi a été investi en janvier 2019, après un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila, qui a gardé le contrôle du Parlement.
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Cet accord secret a permis la première transition pacifique du pouvoir d'un président à l'autre dans l'histoire du Congo. Mais les tensions se sont multipliées au sein de la coalition en moins de deux ans.
"J'appelle toutes les parties prenantes à résoudre leurs différends par le dialogue, conformément à la Constitution", a préconisé M. Guterres.
Le président Tshisekedi a lancé le 2 novembre des "consultations politiques" qui ont pris fin mercredi. Objectif selon le chef de l'Etat: "l'union sacrée" de la Nation.
M. Tshisekedi doit désormais annoncer ses décisions d'un jour à l'autre. Les dirigeants de son parti, l'UDPS, estiment qu'il doit "tourner la page" de la coalition, donc rompre avec l'accord secret signé avec son prédécesseur en janvier 2019.
C'est dans ce contexte de crise et d'attente que le président a reçu mardi soir "pendant près de quatre heures" une centaine de hauts-responsables de l'appareil sécuritaire (officiers de l'Etat-major de l'armée et de la police), a indiqué la presse présidentielle dans un communiqué mercredi.
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"Les forces armées et la police nationale congolaise rassurent votre suprême autorité: aucune campagne de sédition de quelque nature que ce soit ne viendra ébranler notre engagement citoyen et notre détermination à demeurer a-politiques (...) et républicains", a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Léon Kasonga, dans une vidéo diffusée par la présidence.
En début de semaine, le patron de la Garde républicaine a aussi enjoint ses troupes à ne pas "comploter" contre le chef de l'Etat dont ce corps d'élite assure la sécurité rapprochée.