Présidentielle au Ghana: le ton se durcit entre les camps des deux favoris

John Mahama, président sortant et Nana Akufo Addo, président élu du Ghana.

John Mahama, président sortant et Nana Akufo Addo, président élu du Ghana. . DG

Le 09/12/2020 à 11h01, mis à jour le 09/12/2020 à 11h01

Le ton se durcit entre le gouvernement et l'opposition au Ghana, dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives de lundi, qui s'annoncent serrés au vu des premiers décomptes publiés mercredi.

La commission électorale du Ghana a appelé le pays être "patient" et a publié les résultats de 7 régions sur 16, plaçant le candidat de l'opposition John Mahama en tête devant le président sortant Nana Akufo-Addo, en lice pour un second mandat.

Mardi soir, John Mahama avait taxé le chef de l'Etat d'"anti-démocratique" et prévenu qu'il "résisterait à toute tentative de vol du scrutin" alors que la rumeur selon laquelle il avait concédé la victoire circulait depuis plusieurs heures sur les réseaux sociaux.

John Mahama a également assuré que son parti avait remporté la majorité au parlement, déclarations aussitôt démentie par le ministre de l'Information Kojo Oppong Nkrumah lors d'une conférence de presse.

"Aucun candidat à ce stade ne devrait saper le travail de la Commission électorale, c'est irresponsable et cela mettrait en danger la paix dans le pays", a-t-il ajouté. 

Plus tôt dans la journée, la présidence avait publié des estimations de résultats portant sur 91% des bureaux de votes, et donnant le chef de l'Etat sortant vainqueur avec 52,25% des voix, contre 46,44% pour Mahama, contrairement aux protocoles en vigueur.

La Commission électorale est en effet la seule autorité habilitée à annoncer les résultats officiels et à proclamer le vainqueur.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé les deux candidats à "préserver la paix" et les institutions à "poursuivre leur travail avec transparence et professionnalisme".

Les élections s'étaient déroulées lundi globalement dans le calme, hormis quelques incidents mineurs. Le scrutin avait même été salué comme un exemple à suivre en Afrique de l'Ouest par les observateurs internationaux.

Trois jours avant le jour de vote, le président et son prédécesseur Mahama ont signé un "pacte de paix". Ils se sont engagés à ne promouvoir aucune violence lors du vote et à la proclamation des résultats.

Ces deux adversaires politiques de longue date s'affrontent pour la troisième fois, avec lors des deux précédents scrutins des résultats serrés.

En 2012, Mahama l'avait emporté avec 50,7% des voix, puis en 2016 ce fut Akufo-Addo avec 53,8%. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/12/2020 à 11h01, mis à jour le 09/12/2020 à 11h01