Zimbabwe: l'opposant Jacob Mafume, maire de Harare, passera Noël en prison

Jacob Mafume, maire de Harare, Zimbabwe.

Jacob Mafume, maire de Harare, Zimbabwe.. DR

Le 17/12/2020 à 15h10, mis à jour le 17/12/2020 à 15h12

Le maire d'opposition de Harare, capitale du Zimbabwe, va passer les fêtes en prison, le tribunal ayant refusé jeudi de le libérer sous caution en l'accusant d'entrave à la justice.

Le juge a fixé sa prochaine audience au 28 janvier. Son avocat a immédiatement annoncé qu'il ferait appel. Jacob Mafume, qui est également une figure du principal parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), a été arrêté lundi, accusé d'avoir rencontré un témoin-clé dans une affaire où il est poursuivi pour favoritisme et qui doit encore être jugée.

Lui affirme faire l'objet d'un piège et dit n'avoir jamais parlé à ce témoin.

Selon son avocat Thabani Mpofu, le maire a été approché par un contact, qui s'est garé et lui a parlé tout en restant au volant de sa voiture, aux vitres arrière teintées.

A ce moment là, la police est arrivée et a arrêté le maire, qui découvrait avec stupéfaction, toujours selon son avocat, que le témoin-clé qu'il n'avait pas le droit de rencontrer selon les conditions de sa liberté provisoire se trouvait à l'arrière de cette voiture.

L'accusation a maintenu à l'audience que le maire avait été pris en flagrant délit, sortant des billets de sa poche, pour "acheter" la parole de ce témoin. Selon les enquêteurs, ce n'était pas la première fois que le maire communiquait avec lui, alors qu'il savait qu'il n'en avait pas le droit.

Selon l'accusation, il prévoyait de donner mille euros au témoin. Son avocat rétorque que, fouillé lors de son arrestation, il n'avait que 65 dollars sur lui.

Mais le juge a estimé qu'il y avait suffisamment d'éléments pour étayer la thèse de l'accusation et établir que le maire avait été arrêté à l'intérieur de la voiture, en compagnie du témoin.

Depuis son arrestation lundi, l'opposition (MDC) dénonce vigoureusement une manoeuvre politique, affirmant que le pouvoir "arrête nos élus pour les intimider et les soumettre" mais "nous résisterons".

Harare est aux mains de l'opposition depuis une décennie. Et le parti au pouvoir, le ZANU-PF, accuse fréquemment les élus du MDC de corruption et d'incompétence.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/12/2020 à 15h10, mis à jour le 17/12/2020 à 15h12