Les manifestants se sont réunis pacifiquement place de la République derrière des banderoles dénonçant notamment un "génocide" dans la région. "Abiy Ahmed ça suffit! Stop la guerre!", reprenaient en choeur les manifestants.
Le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix en 2019, a lancé le 4 novembre cette opération militaire contre le Tigré, après des mois de tensions entre le pouvoir central et le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), le parti majoritaire dans la région. Après son offensive, Ahmed a installé une nouvelle administration au Tigré et a déclaré la fin officielle de son opération militaire fin novembre.
Depuis, le Tigré reste très difficile d'accès pour les Nations unies, les journalistes et les organisations humanitaires."Je n'ai pas de nouvelles de ma famille depuis 66 jours, il n'y a pas d'accès humanitaire, pas d'électricité, pas internet...", déplore auprès de l'AFP Temesgen Tarekegne, l'un des organisateurs de la manifestation.
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"Je ne sais pas comment Abiy Ahmed a eu ce prix Nobel, mais ce n'est pas pour lui", ajoute t-il. "On ne peut pas envoyer d'argent à nos familles, il n'y a même plus de banques", renchérit Habtu Tsedal, une des manifestantes.
"Nous, membres de la communauté Tigréenne de France, demandons respectueusement au gouvernement français de porter la situation désastreuse du Tigré au Conseil de sécurité de l'ONU et d'imposer des sanctions sévères au gouvernement éthiopien", réclament les manifestants dans un courrier qu'ils enverront prochainement au ministère des Affaires étrangères.
Aucun bilan précis du conflit au Tigré n'est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50.000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63.000 à l'intérieur de la région, selon l'ONU.