"Toutes les grandes guerres se sont terminées autour d’une table. Cela veut dire que si nous voulons sortir de cette situation, tôt ou tard, il faudra qu’on réfléchisse sur la possibilité (...) que nous puissions engager éventuellement des discussions", a déclaré Dabiré, s’exprimant devant le Parlement lors de son discours de politique générale.
"Les négociations avec les terroristes, nous ne disons pas que le Burkina Faso est contre, parce que même les grands pays (...) sont arrivés à un moment où a un autre à s’asseoir autour d’une table avec les terroristes", a-t-il insisté, soulignant cependant que "les terroristes et leurs mentors ne sont pas toujours clairement identifiés".
Pays sahélien très pauvre, le Burkina Faso vit ses heures les plus sombres depuis l'indépendance en 1960, s'enfonçant depuis cinq ans dans une spirale de violences jihadistes et intercommunautaires.
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Ce pays, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre depuis 2015 d'attaques jihadistes régulières qui ont fait plus de 1.200 morts - majoritairement des civils - et plus d'un million de déplacés, fuyant les zones de violences.
La réponse au phénomène jihadiste, était jusque-là le tout-militaire. Les autorités ont notamment mis sur pied début 2020 des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils des forces armées, avec l'aval de la quasi-totalité de la classe politique ou presque.
Mais lors de la campagne présidentielle, en novembre, la majorité des candidats et des leaders d’opinion ont fait volte-face, appelant à négocier avec les groupes armés.
Le président Roch Marc kaboré a lui, régulièrement exclu toute idée de négociation "avec ceux qui ont pour projet de démanteler le Burkina Faso et de mettre à mal notre vivre ensemble".