Soudan: nouvelles manifestations contre la vie chère

DR

Le 09/02/2021 à 15h24

De nouvelles manifestations dénonçant l'augmentation du coût de la vie ont éclaté mardi au Soudan, pays de 40 millions d'habitants miné par les difficultés économiques, selon un correspondant de l'AFP et des médias locaux.

Ces manifestations surviennent après la formation lundi d'un nouveau gouvernement chargé de résoudre la crise économique profonde dans laquelle le pays est empêtré depuis des décennies, et qui s'est amplifiée depuis la chute en avril 2019 de l'ex-autocrate Omar el-Béchir, chassé par la pression populaire.

Ces dernières semaines, les manifestations contre la cherté de la vie se sont multipliées, notamment dans la capitale, Khartoum, et dans l'Etat de Gedaref (est), considéré comme le grenier à blé du pays.

En raison de pénuries variées, les Soudanais patientent quotidiennement des heures dans les files d'attente devant les stations-services, les fours à pain ou encore les pharmacies.

"Non aux prix élevés, non à la faim", ont scandé les manifestants à Nyala, capitale de l'Etat du Darfour-Sud, incendiant des boutiques et jetant des pierres à la police qui a dispersé la foule à l'aide de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les autorités de transition doivent notamment composer avec une dette colossale -- 60 milliards de dollars (49,3 milliards d'euros) --, une inflation record de 269% en décembre 2020, et un manque chronique de devises.

Dans la ville côtière de Port-Soudan (est), des étudiants ont attaqué des bâtiments officiels, entraînant la fermeture de plusieurs écoles et magasins, a indiqué l'agence de presse nationale SUNA.

Selon l'agence, la hausse du prix des ingrédients nécessaires à la fabrication du pain est à l'origine de la mobilisation.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants à Al-Obeid (centre), transportant des sacs de blés qui semblent avoir été pillés.

L'AFP n'a pas pu vérifier dans l'immédiat l'authenticité de ces images.

Le Premier ministre, Abdallah Hamdok, a assuré lundi que son nouveau gouvernement donnerait la priorité à l'économie.

"Nous promettons de ne pas fermer l'oeil jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de files pour se procurer du pain et du carburant, et de rendre les médicaments de première nécessité accessibles à des prix raisonnables", a affirmé le nouveau ministre des Finances et ancien chef rebelle, Gibril Ibrahim, après sa nomination.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/02/2021 à 15h24