Uranium, instabilité, désert... Cinq choses à savoir sur le Niger

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Le 21/02/2021 à 09h18, mis à jour le 21/02/2021 à 09h24

Le Niger, qui élit son président dimanche, est un pays instable et très pauvre du Sahel en proie à des attaques jihadistes et à des crises alimentaires.

Pays désertique enclavé

Le pays, aux deux tiers désertique, enclavé au coeur du Sahel, est frontalier de l'Algérie, de la Libye, du Tchad, du Nigeria, du Bénin, du Burkina Faso et du Mali.

Il comptait 22,4 millions d'habitants en 2018 (Banque mondiale), essentiellement musulmans. En 2019, 41,4% des habitants vivaient dans l'extrême pauvreté (Banque mondiale).

Il est classé dernier au monde sur l'Indice de développement humain établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Avant le coronavirus qui a entraîné des fermetures de frontières, c'était un pays de transit pour les migrants tentant de rejoindre l'Europe.

Agriculture et uranium

Le Niger, qui a connu deux famines dans les années 1970 et 1980, traverse des crises alimentaires récurrentes.

Des inondations entre juin et octobre 2020 ont créé une nouvelle crise humanitaire, avec 2,2 millions de personnes nécessitant une assistance humanitaire, selon l'ONU.

L'agriculture, qui représente plus de 40% du PIB et occupe près de 80% de la population active, reste vulnérable aux changements climatiques, souligne la Banque africaine de développement (BAD).

L'uranium, dont il est le quatrième producteur mondial, constitue sa principale exportation. Le groupe nucléaire français Orano (ex-Areva) exploite l'uranium depuis 50 ans dans le Nord du pays.

Le Niger est également devenu un petit producteur d'or en 2004 et de pétrole en 2011.

Avant le Covid-19, le Niger présentait de bonnes perspectives à court et moyen termes selon la BAD, qui anticipe une évolution du PIB en 2020 entre +1,1% et -0,7%.

Instabilité politique

Indépendant de la France depuis 1960, le Niger n'a pas connu d'alternance démocratique pacifique depuis les premières élections démocratiques en 1993. Toutes les crises politiques graves ont débouché sur des coups d'Etat.

Le pays a également connu deux rébellions touareg réprimées, dans les années 1990 puis en 2007-09.

Le président sortant Mahamadou Issoufou, élu en 2011, réélu en 2016, ne se représente pas.

La candidature du principal opposant Hama Amadou a été invalidée. Il a été condamné en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés qu'il qualifie de complot politique.

Attaques jihadistes

Le pays est en proie depuis 2011 à des attaques jihadistes qui se sont intensifiées depuis 2015, notamment dans l'Ouest (proche du Mali), où le groupe Etat islamique est présent, et dans le Sud-Est riverain du Lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire du groupe nigérian Boko Haram.

Fin 2019 et début 2020, les attaques des camps d'Inates puis Chinégodar, revendiquées par le groupe Etat islamique, ont coûté la vie à 160 soldats, traumatisant le pays.

Le 2 janvier 2021, l'attaque de deux villages, toujours dans l'Ouest, s'est soldée par la mort de plus de cent civils.

Le Niger est soutenu par plusieurs pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis.

Selon l'ONU, les attaques jihadistes, souvent entremêlées à des conflits inter-communautaires, ont fait 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina en 2019.

Agadez, patrimoine mondial de l'humanité

La réserve de Kouré (Sud), connue pour ses girafes, était une importante attraction touristique, mais elle a été fermée après l'assassinat en août de huit personnes dont six humanitaires français de l'ONG Acted, revendiqué par l'Etat islamique.

Datant des XVe et XVIe siècles, la ville historique d'Agadez (Nord), notamment réputée pour sa mosquée, est classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Elle était prisée des touristes avant les révoltes touareg et les attaques jihadistes. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/02/2021 à 09h18, mis à jour le 21/02/2021 à 09h24