Le taux de participation a été de 64,81% pour ce scrutin remporté sans surprise dès le premier tour par le chef de l'Etat sortant, a précisé le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Kodi Mahamat Bam, en livrant les chiffres officiels "provisoires". La Cour suprême doit encore les approuver après l'étude d'éventuels recours contentieux.
L'ancien et dernier Premier ministre de Déby, Albert Pahimi Padacké, est arrivé deuxième avec 10,32% des suffrages exprimés. La première femme à se présenter à une élection présidentielle, Lydie Beassemda, a pris la troisième place avec 3,16% des voix.
Sans surprise
Neuf candidats concourraient officiellement contre Déby, mais trois avaient annoncé leur retrait et prôné le boycott du scrutin, invoquant la violente répression de toutes les "marches pacifiques" organisées depuis des mois pour réclamer "l'alternance au pouvoir". La Cour suprême avait cependant maintenu leurs noms sur les bulletins de vote.
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La réélection du maréchal Déby était largement anticipée par des Tchadiens qui ont voté sans enthousiasme le 11 avril, selon des journalistes de l'AFP à N'Djamena. Car le sortant était opposé à six candidats sans poids politique accusés d'être de simples "faire-valoir", le pouvoir ayant écarté, légalement ou par la violence et l'intimidation, les ténors d'une opposition divisée.
Immédiatement après l'annonce des résultats, de très nombreux militants du parti de Déby, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), chantaient et dansaient sur la place centrale de la Nation à N'Djamena. Des tirs sporadiques d'armes automatiques ont retenti, des partisans de Déby célébrant ainsi la victoire comme pour chacune des cinq élections précédentes depuis qu'il a pris le pouvoir par les armes en 1990.
"Nous fêtons une belle victoire au premier tour mais nous avons aussi une pensée très forte pour nos frères, nos camarades, soldats de l'armée tchadienne qui sont tombés sur le champ d'honneur pour défendre la paix, la démocratie et la continuité des institutions de l'État", a lancé le secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada.
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L'armée tchadienne a affirmé lundi avoir tué plus de 300 rebelles qui mènent une incursion depuis huit jours dans le nord du pays, fait 150 prisonniers et perdu cinq militaires dans des combats, le pouvoir assurant que la situation est sous contrôle.
Le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) avait lancé son offensive depuis ses bases arrières en Libye le 11 avril, jour de l'élection présidentielle.
Samedi, le gouvernement avait affirmé que l'offensive, dans les provinces du Tibesti et du Kanem, avait "pris fin". Mais des combats ont repris dimanche en fin d'après-midi, selon le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l'armée. "La situation est calme en ce moment sur le front", a-t-il toutefois déclaré lundi matin.
Chars à N'Djamena
Le FACT, lui, a assuré dimanche s'être rendu maître du Kanem, où se sont déroulés les combats de samedi. Les affirmation de l'un ou l'autre camp ne peuvent être vérifiées de sources indépendante, l'accès aux zones de combats étant interdit.
"Les rebelles sont encore à 500 km de N'Djamena. L'intérêt de M. Déby n'est pas de combattre le plus loin possible mais de garder des troupes autour de la capitale", analysait dans l'après-midi Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.
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Des chars ont été positionnés lundi sur les principales avenues de la capitale, ce qui a entraîné des scènes de panique. Ces blindés ont été retirés en fin de matinée, à l'exception d'un périmètre autour de la présidence.
"La mise en place ce matin d'un dispositif sécuritaire dans certains endroits de la capitale semble être mal interprétée. Je tiens à rassurer qu'il n'existe aucune menace particulière", a souligné sur Twitter Cherif Mahamat Zene, le porte-parole du gouvernement.
L'ambassade de France a également souligné à l'attention de ses ressortissants qu'il s'agissait "une mesure de précaution, à usage dissuasif, sans qu'une menace particulière pèse sur la capitale".
Dans le massif du Tibesti, frontalier avec la Libye, mais aussi dans le nord-est, qui borde le Soudan, des rebelles tchadiens affrontent régulièrement l'armée depuis leurs bases arrières dans ces pays.
En 2008, une offensive rebelle avait échoué in extremis aux portes du palais présidentiel de N'Djamena grâce à l'appui de l'armée française. En 2019, une colonne rebelle avait tenté une nouvelle incursion depuis la Libye mais avait été stoppée loin de la capitale par des frappes aériennes françaises.