Ethiopie: 64 morts dans la frappe aérienne sur un marché au Tigré

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Le 24/06/2021 à 14h20, mis à jour le 24/06/2021 à 14h21

Au moins 64 personnes ont été tuées et 180 blessées dans une frappe aérienne de l'armée éthiopienne qui a touché un marché mardi à Togoga, dans la région du Tigré, a annoncé jeudi à l'AFP un responsable de santé de l'administration régionale de transition.

"Jusqu'à présent, il y a 64 morts et 180 blessés à Togoga. La frappe aérienne a eu lieu dans la zone du marché, donc beaucoup, beaucoup de personnes ont été blessées", a déclaré à l'AFP Mulu Atsbaha, conseiller au sein de l'administration régionale de transition, en charge de la santé maternelle et infantile.

Ce bilan a été élaboré avec des chiffres recueillis auprès "des dirigeants locaux et de la population de Togoga", a précisé ce membre de l'administration régionale, mise en place par le gouvernement fédéral d'Addis Abeba après une opération militaire lancée en novembre contre les autorités régionales dissidentes issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Cette opération s'est transformée en un conflit qui dure depuis plus de sept mois, marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils (massacres, viols...).

Le porte-parole de l'armée éthiopienne, le colonel Getnet Adane, a indiqué jeudi à l'AFP que les forces fédérales avaient bien mené mardi une "opération" sur le village de Togoga, mais affirmé que celle-ci avait visé exclusivement des combattants loyaux aux anciennes autorités régionales.

Il a jugé "inacceptable" d'affirmer que des civils étaient ciblés.

Selon le colonel Getnet Adane, des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) s'étaient réunis à Togoga, localité située à une trentaine de kilomètres, "pour célébrer ce qu'ils appellent la fête des martyrs", commémoration d'un bombardement sur la ville tigréenne d'Hawzen le 22 juin 1988 durant la guerre civile.

"Il n'est pas possible que ces (combattants) lorsqu'ils dansent armés pour célébrer leur soi-disant jour des martyrs, puissent en même temps s'appeler des civils lorsqu'ils sont ciblés dans une opération militaire. C'est inacceptable", a-t-il déclaré.

"Lier cette opération à un jour de marché (...), c'est de la pure propagande", a-t-il estimé.

Ce bombardement a été condamné mercredi par l'ONU, les Etats-Unis et l'UE.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/06/2021 à 14h20, mis à jour le 24/06/2021 à 14h21