L'Ethiopie va expulser sept responsables d'agences de l'ONU, selon le gouvernement

Distribution de nourriture organisée par le gouvernement Amhara près du village de Baker, à 50 km au sud-est de Humera, dans la région de Tigray en Ethiopie, le 11 juillet 2021.

Distribution de nourriture organisée par le gouvernement Amhara près du village de Baker, à 50 km au sud-est de Humera, dans la région de Tigray en Ethiopie, le 11 juillet 2021.. Eduardo Soteras / AFP

Le 30/09/2021 à 14h16, mis à jour le 30/09/2021 à 16h03

Le gouvernement éthiopien vient d'annoncer l'expulsion de sept responsables d'agences de l'ONU, signe que la tension est montée d'un cran avec les Nations Unies dont les agents estiment qu'il y a de régulières violations des droits de l'homme au Tigré ou des entraves à la distribution de l'aide.

L'Ethiopie va expulser d'ici 72 heures sept responsables d'agences de l'ONU pour "ingérence", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères de ce pays qui mène depuis plus de dix mois une guerre dans sa région la plus septentrionale, le Tigré.

"Le ministère des Affaires étrangères de l'Ethiopie dans des lettres publiées aujourd'hui (...) a déclaré persona non grata sept personnes travaillant pour diverses ONG internationales en Ethiopie, pour ingérence dans les affaires internes du pays", a-t-il annoncé sur Facebook, citant les noms de sept responsables d'agences de l'ONU.

"En vertu des lettres adressées à chacun des sept individus listés ci-dessous, tous doivent quitter le territoire de l'Ethiopie dans les 72 prochaines heures", ajoute le ministère, citant les noms de sept responsables d'agences de l'ONU, dont le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).La guerre fait rage depuis plus de dix mois au Tigré, où le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée pour renverser les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu'il accuse d'avoir orchestré des attaques contre des camps militaires fédéraux.Les combats ont perturbé les récoltes dans cette région septentrionale qui se trouvait déjà en situation d'insécurité alimentaire. Certains combattants ont aggravé encore la situation en bloquant et pillant l'aide alimentaire.L'ONU alerte depuis plus de trois mois sur le fait que quelque 400.000 personnes à travers le Tigré ont "franchi le seuil de la famine".Le TPLF a repris la majeure partie du Tigré fin juin. Les forces gouvernementales s'étaient alors pour la plupart retirées et le bureau d'Abiy Ahmed avait annoncé un cessez-le-feu humanitaire.Mais très peu d'aide est arrivée dans cette région soumise à "un blocus de facto", avait estimé début septembre le coordinateur humanitaire par intérim de l'ONU pour l'Ethiopie, Grant Leaity, qui figure parmi les personnes expulsées.Selon les Etats-Unis, moins de 10% de l'assistance humanitaire nécessaire a pu être acheminée en août.Addis Abeba et le TPLF s'accusent mutuellement d'entraver l'acheminement de l'aide et d'affamer la population.La semaine dernière, l'ONU a affirmé que des centaines de camions d'aide humanitaire ne sont "pas revenus" du Tigré.L'Ethiopie tient jeudi, après plusieurs reports, des élections législatives dans trois régions, dernière étape du scrutin avant que le Premier ministre Abiy Ahmed forme un nouveau gouvernement la semaine prochaine.

Par Le360 Afrique (avec Agences)
Le 30/09/2021 à 14h16, mis à jour le 30/09/2021 à 16h03