Nigeria: le président Buhari s'oppose à une modification de la loi électorale

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Le 21/12/2021 à 15h33, mis à jour le 21/12/2021 à 15h34

Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a refusé d'approuver une modification de la loi électorale, qui prévoit notamment l'organisation de primaires pour désigner les candidats à l'élection présidentielle prévue dans quatorze mois.

Dans une lettre adressée au président du Sénat, Ahmed Lawan, et lue mardi au Parlement, Buhari affirme que «l'amendement proposé en l'état est une violation de (...) la démocratie, qui se caractérise par la liberté de choix».

Selon le président Buhari, l'adoption de primaires directes, ouvertes à tous, entraînerait une hausse significative du coût et de l'insécurité liés à la surveillance des élections, ainsi que la marginalisation des petits partis politiques.

Pour lui, celles-ci constitueraient une pression supplémentaire sur l'économie et sur les agences de sécurité du pays le plus peuplé d'Afrique, déjà miné par une inflation galopante et en proie à une très forte insécurité. «Une participation aussi importante sans coordination efficace de la sécurité engendrera également des intimidations et des perturbations, ce qui soulèvera des problèmes de crédibilité quant aux résultats de ces élections», a-t-il ajouté, dans la lettre datée du 13 décembre.

Cet amendement prévoit également d'autoriser les votes électroniques pour faciliter la collecte et la transmission des résultats, et ainsi renforcer la transparence des élections. Mais en décembre 2018, Buhari avait déjà refusé d'approuver un amendement de la loi électorale qui visait à autoriser les votes électroniques lors de la prochaine présidentielle, organisée deux mois plus tard.

Lundi, le président du Groupe de surveillance de la transition (TMG), principale organisation de surveillance électorale de la société civile au Nigeria, a exhorté l'Assemblée nationale à passer outre la décision de Buhari, en rappelant que l'amendement entrera quand même en vigeur s'il est à nouveau adopté par chaque chambre à la majorité des deux-tiers.

«Si l'Assemblée nationale oppose son veto au président, elle prouvera aux Nigérians qu'elle n'est pas un organe d'approbation du gouvernement et qu'elle respecte l'opinion des électeurs qui lui ont donné le mandat de légiférer en leur nom», a insisté Auwal Rafsanjani.

Pour Rafsanjani, si cet amendement n'est pas approuvé, les Nigérians seront privés du droit de choisir leurs dirigeants dans le cadre d'élections libres, équitables et inclusives. Muhammadu Buhari, ancien général de l'armée élu une première fois en 2015 puis réélu en 2019, termine son deuxième mandat sous le feu de critiques, en raison de l'incapacité des forces de sécurité à mettre fin aux violences dans le pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/12/2021 à 15h33, mis à jour le 21/12/2021 à 15h34