Sécurité au Burkina Faso: création de «zones d'intérêt militaire» où «toute présence humaine est interdite»

AFP

Le 21/06/2022 à 11h02

Le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a décidé de la création de deux «zones d'intérêt militaires» où toute «présence humaine est interdite», dans le nord du pays, afin de lutter contre les violences jihadistes meurtrières.

Lundi, le président a réuni le Conseil supérieur de défense nationale (CSDN) «autour de la situation sécuritaire toujours préoccupante» dans le pays, «en dépit des efforts déployés par les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré lundi soir le commandant des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.

«Le CSDN a décidé de la création de deux zones d'intérêt militaires notamment dans les régions de l'est et du Sahel (nord)», a-t-il indiqué, précisant que cette décision a été prise «pour plus d'efficacité dans les épreuves de lutte contre l'hydre terroriste».

Les zones concernées sont une partie de la province du Soum (nord), frontalière avec le Mali et les réserves protégées entre Pama et le parc du W à l'est du pays, réputées pour être des repaires de jihadistes.

Dans ces secteurs, toute activité ou présence ou humaine sera interdite au risque de s'exposer «aux opérations militaires qui y seront conduites sous peu», a précisé Bamouni.

Ces annonces interviennent dix jours après le massacre de Seytenga (nord) où 86 civils ont été tués par des jihadistes, une des pires tueries de l'histoire du pays.

Le CSDN a également décidé de la création d'une brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) qui va regrouper l'ensemble des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils déjà engagés dans dans la lutte antijihadiste dans les différentes communes du pays.

Le lieutenant-colonel Bamouni a également prévenu que tout membre des forces armées qui abandonnerait sa position ou son matériel «s'exposera à des poursuites disciplinaires et pénales».

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences, attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait des milliers de morts et 1,9 million de déplacés.

Fin janvier, le lieutenant-colonel Damiba a renversé Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la sécurité sa «priorité».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/06/2022 à 11h02