Au Cameroun, il arrive que les noms de personnes mortes depuis des années soient toujours retenus pour figurer dans des instances importantes. C’est encore une nouvelle fois le cas, à en croire le site Koaci.com.Selon le portail, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, également président national du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), vient de nommer une personne décédée depuis 2009, parmi les 59 chefs de délégations et 106 membres et chargés de mission.«Plus précisément, le chef de l’Etat a nommé, le regretté André Booto À Ngon, comme membre de la délégation permanente du département du Mbam et Inoubou, dans la région du Centre», écrit le site, dont l’article est signé de son correspondant à Yaoundé.«La décision apprend-on, intervient, dans le cadre de la modernisation du parti, par la mise en place des structures, de coordination, d’encadrement et de liaison», ajoute le site.Koaci.com note pourtant que la personne nommée à ces nouvelles fonctions, était l’ancien Président du conseil d'administration (PCA) du Crédit foncier du Cameroun (CFC), poste occupé de 1999 à 2006. «Il est décédé le 12 février 2009 à l'hôpital général de Yaoundé à l'âge de 76 ans». Avant sa mort, ajoute le site, l’ancien haut commis de l’Etat, avait été condamné par la justice camerounaise, à 40 ans de prison, pour des malversations présumées de près de 6,5 milliards de FCFA.Enfin, dans l’article, on apprend que ce n’est pas la première fois que le président camerounais nomme un mort à un poste de responsabilité. «Le 8 octobre 2014, Boris Boniface Mbah, décédé 8 mois avant, était nommé, membre de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl)», note l’article. Et ce n’est pas tout : «Le 18 janvier 2011, Njutapmwoui Ousmanou, décédé le 11 mai 2010, était nommé sous-préfet de l’arrondissement du Nord Makombé, dans le département du Nkam, région du Littoral. Tous étaient nommés, par décrets présidentiels. Des actes du chef de l’Etat».
Par Abdelkrim Sall
Le 26/05/2016 à 17h08