Affaibli certes, il n’en demeure pas moins que Boko Haram est encore capable de causer des dégâts importants. En atteste, cette attaque massive lancée contre les soldats nigériens ce vendredi à Bosso, une localité du Niger proche de la frontière avec le Nigéria.Selon le ministère nigérien de la Défense, qui a fait état d'un assaut vendredi au crépuscule par des "centaines d'assaillants" du groupe islamiste armé contre le poste militaire de reconnaissance de Bosso, outre les 32 soldats morts selon un bilan encore provisoire, le ministère évoque "67 militaires nigériens et nigérians blessés". Du coté de Boko Haram, "plusieurs morts et blessés ont été emportés", poursuit dans un communiqué le ministère sans chiffrer les pertes adverses.Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est entré en guerre contre les insurgés en février 2015.Le 25 avril 2015, Boko Haram avait anéanti une position militaire sur le lac Tchad, faisant 74 morts, dont 28 civils. Trente-deux soldats avaient également été portés disparus.Retour au calme à BossoBosso est un petit bourg à un jet de pierre du Nigeria dans le bassin du lac Tchad où les éléments de Boko Haram se sont installés après avoir été chassés de plusieurs de leurs fiefs dans le nord-est du Nigeria voisin. Bosso a été la première localité nigérienne attaquée par Boko Haram, le 6 février 2015."Les éléments de Boko Haram ont effectivement pris le contrôle de la ville temporairement mais à l'heure actuelle ils en ont été délogés", a assuré samedi une source sécuritaire nigérienne."Ils étaient venus au crépuscule à bord de voitures, lourdement armés, et au cri de Allahou Akbar (Dieu est le plus grand), ils ont beaucoup tiré et brûlé plusieurs endroits de Bosso", a indiqué au téléphone à l'AFP Elhaj Aboubacar, un homme politique et résident de Bosso."Nous ne savons pas où sont passé nos militaires, mais ce qui est sûr, Boko Haram a fait tout ce qu'ils ont eu à faire jusqu'au petit matin", a indiqué M. Aboubacar, ex-député.L'armée a assuré que "la contre-attaque menée tôt ce matin (samedi) par nos forces de défense et de sécurité a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso"."La situation est sous contrôle et le calme est revenu dans cette localité", ajoute le communiqué du ministère de la Défense, qui annonce "un ratissage en cours" mobilisant "tous les moyens terrestres et aériens".Selon le ministère, cette attaque intervient alors que la Force multinationale mixte - composée de 8.500 hommes originaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun - s'apprête à lancer une offensive "décisive" contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. Mise en place en juillet 2015, le déploiement effectif de cette force est resté jusqu'ici confus.
Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/06/2016 à 21h52