lls ont écopé, non pas de quelques mois, mais bien de 15 ans de prison, après une simple bagarre. Aussi étonnante qu'est cette nouvelle, cela s'est passé en République démocratique du Congo (RDC).Eustache Motombo et Olivier Kabala, deux militants d'un parti de l'opposition, risquent de passer les plus belles années de leur vie en prison. La peine à été prononcée par le tribunal de grande instance de Lubumbashi, selon leur avocat commis d'office, Alexandre Ngoy.Procès expéditif et politiqueCe procès s'est déroulé dans des conditions on ne peut plus étonnantes. En effet, ces deux membres de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), ont été arrêtés samedi 16 juillet 2016. Pour rappel, l'Unafec est un parti de l’opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza, figure politique de la région du Katanga (sud-est), et membre du G7, un groupe de sept partis soutenant Moïse Katumbi, et issus de la majorité présidentielle.Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17, le procureur a constitué son dossier, l'a présenté à la justice et le procès ne durera que quelques minutes pratiquement, toujours dans cette même nuit.
Selon l'Agence France presse (AFP), alors que l'audience été publique, aucun media, à part la Radio télévision nationale Ccongolaise, n'a été admis dans la salle du tribunal.Simple bagarre avec d'anciens camaradesLes deux hommes sont poursuivis pour une simple bagarre dans laquelle, selon leur avocat, il n'y a eu que des blessés légers, et pas un seul de grave. Ils ont pris part dans une bataille rangée les opposant à des ex-membres du même parti. Sauf que ces derniers ne seront pas inquiétés parce qu'ils sont restés dans la mouvance présidentielle. Les deux factions cherchent chacune à contrôler le parking de moto-taxis de la Commune de Kenya qui est justement le fief de l'opposant Kumwanza. "Il s'agit d'un procès boutiqué, hautement politique" s'est indigné leur avocat, Alexandre Ngoy, qui trouve "étonnant" que ses clients soient les seuls à se retrouver au box des accusés.De plus, pour une bagarre, s'ils sont déclarés coupables, "ils n'encourent qu'une peine de 6 mois". C'était sans compter les manœuvres du procureur. Le tribunal a suivi le procureur qui les poursuit pour tentative de meurtres sur leurs anciens camarades de parti.Contexte de tensions préélectoralesActuellement, le climat politique est très tendu en RDC où la Constitution interdit au président Kabila de se représenter. Cependant, les élections qui devaient être organisées avant le 19 décembre risquent d'être retardées de 18 mois.En effet, c'est le délai que réclame la Commission électorale pour constituer les listes. De plus, la Cour constitutionnelle, dans une interprétation de la loi fondamentale du pays, a donné la possibilité au président en exercice de rester au pouvoir jusqu'aux prochaines élections. La date butoir du 19 décembre n'y changeant rien.