Les conteneurs et autres machines en acier similaires "peuvent servir de vecteurs pour la propagation d'espèces toxiques capables de semer un chaos écologique et agricole", a précisé l'agence onusienne dans un communiqué. L'analyse de 116 701 conteneurs maritimes vides arrivant en Nouvelle Zélande ces cinq dernières années a montré qu'un sur dix était contaminé à l'extérieur, soit deux fois plus que le taux de contamination intérieur.
Selon la même source, les ravageurs indésirables comme l'arpenteuse de l'orme, l'escargot géant africain, les fourmis d'Argentine ou encore la punaise marbrée menacent les cultures, les forêts et les milieux urbains. De plus, les résidus sur le sol peuvent contenir des graines de plantes envahissantes, des nématodes et des plantes pathogènes.
"Les rapports d'inspection en provenance des États-Unis, d'Australie, de Chine et de Nouvelle Zélande indiquent que des milliers d'organismes de grande diversité se déplacent sans le vouloir avec les conteneurs maritimes", a déclaré le scientifique responsable de l'étude, Eckehard Brockerhoff, de l'Institut de recherche forestière de Nouvelle Zélande, lors d'une réunion de la Commission des mesures phytosanitaires (CPM) à la FAO, l'organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV).
Les pertes de récolte et les frais de contrôle engendrés par les maladies exotiques pèsent énormément sur la production alimentaire, la production de fibre et la production fourragère, a indiqué Craig Fedchock, coordonnateur du secrétariat de la CIPV au sein de la FAO. "Tous ensemble, les mouches des fruits, les coléoptères, les champignons et parentés réduisent les rendements agricoles mondiaux de 20 à 40 pc", a-t-il expliqué.
"Les dégâts vont au-delà des problèmes liés à l'agriculture et à la santé humaine. Les espèces envahissantes peuvent provoquer l'obstruction de voies navigables et la fermeture de centrales. Selon une étude, les invasions biologiques entraînent des dégâts estimés à près de cinq pour cent de l'activité économique mondiale annuelle, a fait observer Brockerhoff. Le transport maritime est aujourd’hui synonyme de conteneurs maritimes : chaque année près de 527 millions de voyages sont réalisés à l'aide de conteneurs maritimes, dont 133 millions gérés par la Chine.
L'année dernière, la Commission des mesures phytosanitaires de la FAO a adopté une recommandation encourageant les organisations nationales pour la protection des végétaux à faire connaitre les risques posés par les conteneurs maritimes, mais aussi à soutenir la mise en place de certains points du Code des bonnes pratiques pour le chargement des cargaisons dans un conteneur maritime (CTU), un guide non réglementaire sur l'industrie.