Angola: toute la police de circulation de Luanda saute pour cause de corruption

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Le 16/09/2016 à 15h48, mis à jour le 16/09/2016 à 17h52

Le chef de la police angolaise a décidé d'écarter de la circulation des centaines d'agents qui servaient à Luanda. Ils avaient la main trop lourde sur les faux PV pour extorquer de l'argent aux automobilistes. Le 6e pays le plus corrompu au monde s'attaque à ce fléau sans prendre de gants.

Kiosque Le360 Afrique. La police angolaise a décidé de s’attaquer de manière frontale à la corruption, rapporte le journal suisse Arch Info. Environ 400 agents affectés à la circulation ont été mutés à d’autres tâches pour cause de corruption supposée. Les mis en cause arrondissaient, semble-t-il, leur fin de mois en soutirant «exagérément de l’argent aux automobilistes de la capitale, Luanda». Le chef de la police, Ambrosio de Lemos, a insisté sur le "côté abusif de la pratique" de ces unités de sécurité urbaine.

Les responsables de la police ont bien préparé leur coup. En effet, des nouvelles recrues sont immédiatement venues remplacer les malheureux supposés coupables. D’ailleurs, la décision de muter les présumés ripoux a été annoncée lors de la cérémonie de prise de fonction des jeunes policiers.

C’est juste la première phase des mesures contre ces agents. En effet, le patron de la police affirme que des mesures disciplinaires seront prises contre les agents relevés de leurs fonctions. Pour le moment, ils ne peuvent pas toucher à la circulation, mais seront dans les postes frontières, au maintien de l’ordre public ou encore au suivi des enquêtes de police.

L’Angola est le 6e pays le plus corrompu au monde, d’après Transparency International qui la classe 163e sur 168 pays dans le monde. Cependant, il faut reconnaître que ce pays, deuxième producteur de pétrole et troisième économie en Afrique subsaharienne est loin d’avoir le monopole de la corruption des agents de la circulation.

En juillet dernier, un policier sénégalais avait été filmé en train d’avaler un PV après avoir reçu un billet de 2000 Fcfa, soit 3 euros. L’affaire avait fait grand bruit à Dakar. La justice l’a finalement condamné à une légère peine de prison avec sursis, ce qui lui a évité la radiation de la fonction publique.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 16/09/2016 à 15h48, mis à jour le 16/09/2016 à 17h52