RD Congo: Le HCDH dénonce un recours excessif à la force

DR

Le 27/09/2016 à 21h15, mis à jour le 28/09/2016 à 07h00

La Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore, a affirmé mardi 27 septembre 2016 que "les événements sanglants de la semaine dernière en RD Congo (RDC) avaient pour cause un recours excessif à la force de la part des forces de sécurité".

Présentant, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, le rapport du Haut-Commissaire sur la situation des droits de l'homme en RDC, Mme Gilmore a déclaré que les 19 et 20 septembre, au moins 53 personnes, dont 49 civils, avaient été tuées lors de heurts à Kinshasa, la capitale. C'est ce qu'annonce le Haut commissariat des droits de l'Homme dans un communiqué. 

Ces événements ont obligé le Haut-Commissariat (HCDH) à s'exprimer car, a-t-elle dit, le «respect de la souveraineté ne veut pas dire indifférence».

«Ce qui est d'ores et déjà clair, c'est qu'une force manifestement excessive et mortelle a été utilisée par les forces de sécurité contre la foule», a-t-elle ajouté. Elle a appelé le Conseil à accroître sa surveillance de la situation dans le pays et s'est jointe aux demandes que des enquêtes soient ouvertes sur les violations présumées des droits humains.

La RDC, dans son droit de réponse, a affirmé que les événements des 19 et 20 septembre ne se résumaient pas à des manifestations pacifiques, car des participants « se sont livrés à des pillages et à des incendies de locaux gouvernementaux ou de partis politiques ».

Abordant la tenue des prochaines élections, le représentant de la RDC a affirmé qu'il n'était « pas question de violer la Constitution » et que les élections se tiendront « selon le calendrier fixé par la Commission électorale nationale. Il a également affirmé que plus de 300 prisonniers politiques avaient été récemment libérés.

Lors de la discussion qui a suivi, les orateurs ont exprimé leur profonde préoccupation concernant les violences à Kinshasa et dans d'autres zones du pays, condamnant le recours excessif à la force par les forces de sécurité, et tout particulièrement par les informations faisant état de violences sexuelles et sexistes.

Certains ont attribué cette « situation alarmante » à l'incertitude qui plane autour des élections et ont exhorté le gouvernement à mettre fin à ses hésitations concernant le processus électoral et à trouver un accord large et sans exclusive sur la marche à suivre, dans le respect de la Constitution.

Par Ismail Traoré
Le 27/09/2016 à 21h15, mis à jour le 28/09/2016 à 07h00