Guinée Bissau: l’ex-chef d’état-major de l’armée condamné pour trafic de drogue aux Etats-Unis

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Le 06/10/2016 à 11h00, mis à jour le 06/10/2016 à 13h20

Bubo Na Tchuto, l’ex-chef d’état-major de la marine bissau-guinéenne vient d’écoper de quatre années de prison pour trafic de drogue. Contre-amiral de son état, son navire avait été arraisonné en haute mer, dans les eaux internationales, par des agents américains.

De l’avis de plusieurs observateurs, c’était le Monsieur Trafic de drogue en Guinée-Bissau. Bubo Na Tchuto vient d’être condamné par la justice américaine à quatre ans de prison et devrait donc sortir, au plus tard, en avril prochain.

En effet, les faits remontent à avril 2013. il avait était piégé par les agents américains qui se sont faits passer pour des membres de l’un des puissants cartels sud-américains qui ont en main le trafic de drogue sur l’Atlantique. Bubo Na Tchuto se rend donc à son rendez-vous pour prendre part à un deal qui ferait transiter une importante quantité de cocaïne vers la Guinée Bissau. S'il a mordu si vite à l'hameçon, c'est que l'homme était un habitué des faits. C'était presque de notoriété publique que tout passait par lui, même si beaucoup d'autres personnes proches du pouvoir étaient impliquées dans les trafics. 

Les membres du soi-disant cartel n’étaient autres que des agents de la Drug enforcement administration (DEA), la redoutable agence américaine de lutte contre la drogue. La version officielle affirme qu’il a "été arrêté à bord d’un yacht en haute mer, donc dans les eaux internationales". Il sera ensuite transféré vers les Etats-Unis via le Cap-Vert.

Son procès a finalement eu lieu ce mardi 4 octobre, après plus de trois ans de détention. Les quatre ans de condamnation sont jugés par certains comme une peine bien clémente au vu des faits qui lui sont reprochés. Cet homme, aujourd’hui âgé de 70 ans, profite à la fois du régime du plaider coupable et de sa collaboration avec la justice américaine. Son conseiller juridique, Me Patrick Joyce, estime que son client pourrait même être libéré immédiatement après le jugement.

La Guinée-Bissau est considérée comme l’un des principaux lieux de transit de la drogue sud-américaine. C’est le point de chute de ce que les spécialistes appellent l’Autoroute A10, reliant l’Equateur et le 10e parallèle, et qui permet d’acheminer la drogue d’abord vers les pays d’Afrique de l’Ouest, avant de la charger dans d’autres navires vers l’Europe. Pratiquement l’ensemble des pays de la côte atlantique sont concernés. Cela va du Ghana à la Mauritanie, en passant par la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, le Liberia, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie et le Sénégal. Evidemment, on cite souvent certains Etats étaient plus connus pour leur défiance des règles internationales que d'autres. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/10/2016 à 11h00, mis à jour le 06/10/2016 à 13h20