Sénégal: la Casamance redevient fréquentable aux yeux du Quai d’Orsay

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Le 07/10/2016 à 12h16, mis à jour le 07/10/2016 à 13h59

Quelques jours après la visite de Manuel Valls, le Quai d’Orsay estime que la Casamance est de nouveau fréquentable. La région n’a plus connu d’affrontement entre l’armée et les rebelles depuis longtemps. Cette interdiction était restée, tuant le tourisme, secteur vital d'une luxuriante Casamance.

Kiosque Le360 Afrique. Déconseillée aux voyageurs français depuis plus d’une vingtaine d’années, la Casamance vient de nouveau d'avoir les faveur de la France. Le Quai d’Orsay ne considère plus cette région touristique comprise entre la Gambie et la Guinée Bissau comme une "zone à risque", souligne Jeune Afrique. «Sur proposition de l’Ambassade de France à Dakar, la carte "Conseils aux voyageurs" publiée par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international a été modifiée : la Casamance n’est plus classée comme étant une zone à risques», affirme l’ambassade de France à Dakar mercredi 5 octobre. Une mesure d'une importance capitale, puisque c'est cette carte qu'utilise les voyagistes et les voyageurs pour décider des packages à commercialiser et des lieux à visiter. Beaucoup d'assureurs s'en servent également pour la cotation des risques couverts. 

Selon l’hebdomadaire basé à Paris, le ministère des Affaires étrangères français explique cette décision par la "l’amélioration de la situation sécuritaire en Casamance". Par conséquent, "il est désormais possible de se rendre dans cette région en faisant preuve d’une vigilance renforcée". Londres et Berlin avait étaient visiblement les premiers à alléger leurs positions par rapport à la sécurité de la région. Ils recommandaient la prudence, ce que vient de faire également Paris.

Le tourisme a perdu des millieurs de visiteurs

Il convient de rappeler qu’en Casamance, un conflit avait été déclenché par une rébellion au début des années 1980. Plusieurs accords de cessez-le-feu ont été signés entre le gouvernement et les rebelles. Le dernier qui a tenu le plus longtemps est celui de 2005. Et jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu d’incidents majeurs. Si ce n’est que, la zone demande à être nettoyée des mines antipersonnel, séquelle des affrontements entre l’armée sénégalaise et les rebelles.

Pourquoi cette mesure n’intervient que 11 ans après le cessez-le-feu qui a été respecté par les deux parties depuis ? Peut-être bien que la visite de Manuel Valls y est pour quelque chose. Il y a la volonté, affirme l’ambassade de France à Dakar, d’accompagner la politique touristique du président Macky Sall. Un geste que semblent apprécier les opérateurs touristiques qui n’ont eu de cesse de demander le changement des recommandations sur les risques de voyages en Casamance. Car, plus aucune assurance ne voulait prendre le risque de la zone. Par conséquent, les touristes qui étaient déjà de 50.000 il y a une vingtaine d’années ont déserté la région pour n’être plus 20.000.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 07/10/2016 à 12h16, mis à jour le 07/10/2016 à 13h59