Ghana: Ghandi accusé de "racisme", sa statue délogée de l'Université d'Accra

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Le 07/10/2016 à 14h03, mis à jour le 07/10/2016 à 17h22

Elle n'aura été sur son piédestal que le temps d'un été. La statue du Mahatma Ghandi devra quitter le campus de l'Université d'Accra pour une nouvelle destination. Un groupe de professeurs accuse Ghandi de racisme, citant ses textes.

Le Mahatma Ghandi est accusé de racisme par un groupe de professeurs au Ghana. Sa statue qui avait été offerte par l’Inde et inaugurée par le président Pranab Mukherjee sera finalement retirée du campus de l’Université d’Accra. Elle n’aura trôné sur son piédestal qu’à peine 4 mois, le temps des vacances annuelles d’été.

Dès la reprise des cours en septembre dernier, le groupe de professeurs a lancé une pétition réclamant son retrait et accusant le leader indien de racisme. La pétition a cité des passages écrits par Ghandi où le Mahatma affirmait, alors qu’il était en Afrique du Sud, que "les Indiens étaient infiniment supérieurs aux Africains noirs".

De plus, la pétition reprend la thèse assez répandue en Inde chez les intouchables selon laquelle Mahatma Ghandi n’avait rien fait pour abolir la pratique des castes qui cantonne des millions de personnes au statut de sous-homme, encore aujourd’hui. Ghandi aurait même tout fait pour maintenir un tel système social.

Quoi qu’il en soit, les professeurs ont obtenu gain de cause, même si le ministre ghanéen des Affaires étrangères regrette la polémique. Il a notamment affirmé que "les hommes font des erreurs, mais ils peuvent changer et c’est le cas de Ghandi". Selon lui le Ghana et l’Inde "ont mené tous les deux une lutte pour recouvrer leur liberté et c’est ce que symbolisait cette statue". Pas sûr, cependant, que ces déclarations aient réussi à apaiser les contestataires. La statue cherche actuellement une nouvelle destination.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 07/10/2016 à 14h03, mis à jour le 07/10/2016 à 17h22