RD Congo: le tribunal de Lumumbashi incendié pour faire disparaître des dossiers

DR/CM Katanganews

Le 17/10/2016 à 17h39

Revue de presseUn incendie visiblement d'origine criminelle a ravagé une partie du tribunal de Lumumbashi. L'objectif était de faire disparaître des dossiers de certains criminels. Les regards se tournent vers Gédéon qui s'est rendu récemment mais qui n'a toujours pas été inquiété par la justice.

Kiosque Le360 Afrique. Selon le correspondant de l’hebdomadaire Jeune Afrique, "le tribunal de Lumumbashi a été incendié dans la nuit du dimanche au lundi, vers une heure du matin". Le journaliste cite des sources proches judiciaires qui estiment que cet incendie est d’origine criminelle et qu’il viserait à faire disparaître des preuves contre le chef de guerre Gédéon. Ce dernier avait été condamné à mort en 2009 et il s’est rendu aux autorités de Kinshasa.

Mais l’incendie est plus que suspect affirme accusateur un avocat au barreau de cette ville située dans le sud de la RD Congo. Comment se fait-il qu’un palais de justice protégé jour et nuit par la police puisse être incendié, se demande-t-il sous couvert de l’anonymat ? Il est formel : si on a mis le feu au greffe du tribunal c’est pour faire disparaître des preuves du dossier de Gédéon. Cependant, une source proche du procureur rassure : "tous les dossiers sensibles ont été protégés et gardés en lieu sûr". 

Il y a sept ans, ce milicien avait écopé de la peine capitale pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et appartenance à un mouvement insurrectionnel et terroriste. Celui qui répond au vrai nom de Kyungu Mutanga, s’était fait la belle deux ans plus tard en 2011 dans des circonstances jusqu’ici non élucidées.

Autant dire qu’une telle personne ne devrait pas être en liberté. Et pourtant, les organisations de défense des droits de l’Homme ont déchanté. Depuis qu’l s’est rendu, il est libre comme l’air. La justice ne semble plus faire cas de l’affaire Gédéon, alors que c’est l’un des principaux meurtriers du triangle de la mort Mitwaba, Manono, Pweto. Human Rights Watch a purement et simplement demandé sa réincarcération.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/10/2016 à 17h39