"La République de l'Afrique du Sud se retire de la CPI", a annoncé Maite NKoana-Mashabane, la ministre des Affaires étrangères sud-africaine. Elle précise que le "retrait prendra effet dans un an, à compter de la date de réception de cette lettre par le secrétaire général de l'ONU". Le courrier en question daté du mercredi 19 octobre a été diffusé par la télévision nationale le SABC. Ce retrait fait déjà l'effet d'une bombe.
Jusqu'ici, l'Afrique du Sud n'avait pas formulé de menaces publiques de retrait. Cependant, l'Union Africaine avait adopté le principe d'un retrait commun de l'ensemble de ses membres du processus de Rome. Mais, lors du sommet qui s'est tenu à Kigali au Rwanda, en juillet dernier, certains Etats membres avaient estimé que leur adhésion avait été faite en dehors des instances de l'Union Africaine. Par conséquent, c'était mal à propos de passer par l'organisation pour demander un retrait.
La semaine dernière, c'est le Burundi qui a été le premier à mettre à exécution cette menace de retrait. Mais, le Burundi avait pris sa décision surtout à cause du contexte de crise politique dans lequel se trouve le pays depuis avril 2015. Un récent rapport de l'ONU avait souligné des cas de violations des droits de l'Homme, ce qui a accéléré la décision burundaise.
Néanmoins, en coulisses, beaucoup de pays africains soutiennent la démarche burundaise. En déplacement en Allemagne la semaine dernière, Idriss Deby Itno, président du Tchad et actuel président de l'Union africaine avait réagi à la décision burundaise. Selon lui, "le président Nkurunziza du Burundi avait bel et bien le droit de se représentait pour un troisième mandat, parce que le premier n'avait pas été un mandat électif. Par conséquent, il n'entrait pas dans le cadre de la limitation des deux mandats fixée par la constitution". Et d'ajouter: "tout ceci, c'est la faute des Occidentaux, s'il nous avait laissé régler ça entre Africains, la crise burundaise n'allait pas connaître l'ampleur qu'elle a eue".