Qui sont les Chefs d’Etat et diplomates africains sous écoutes britanniques?

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Le 08/12/2016 à 19h09, mis à jour le 08/12/2016 à 19h45

Les services secrets britanniques espionnaient des chefs d’Etat, des diplomates et des hommes d’affaires africains. C’est ce que révèle le quotidien français Le Monde en collaboration avec le site The Intercept. Rares sont les pays du continent qui ont échappé à ces écoutes.

Kiosque le360 Afrique: C’est une révélation de taille que vient de faire le quotidien français Le Monde en collaboration avec le site The Intercept en fouillant dans la mine d’informations de l’ex-consultant de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine Edward Snowden.

Ce nouveau scandale d’écoutes téléphoniques concerne vingt pays africains (Algérie, Nigéria, Libye, RD Congo, Mali, Burkina Faso, Kenya, Zimbabwe, etc.). Quant aux écoutes, elles étaient réalisé par les antennes des services secrets britanniques (GCHQ). Les faits se sont déroulés entre 2009 et 2010, rapporte Le Monde.

Parmi les personnes concernées figurent les chefs d’Etat et les premiers ministres de plusieurs pays africains, notamment des anciennes colonies anglaises. Parmi ces dirigeants figurent, entre autres: les présidents Mwai Kibaki du Kenya, son premier ministre et ses conseillers les plus stratégiques, Jose Eduardo Santos de l’Angola, Joseph Kabila de la République démocratique du Congo et ses conseillers politiques et militaires, Umaru Yar’Adua du Nigeria, son vice-président et ses proches conseillers, Goodluck Jonathan (Nigeria), John Kufuor (Ghana), Ernest Koroma (Sierra Leone), Moussa Dadis Camara (Guinée) et son Premier ministre, etc.

D’anciens présidents et Premiers ministres africains étaient également visés par ces écoutes dont Olusegun Obasanjo (Nigeria), Ahmed Tejan Kabbah (Sierra Leone), Charles Taylor (Liberia), Pascal Lissouba (République du Congo), Cellou Dalein Dialo et Lansana Kouyaté (guinée), etc.

Au niveau diplomatique, «la surveillance des réseaux diplomatiques africains est aussi large que celle ciblant les dirigeants», souligne Le Monde. Plusieurs responsables africains étaient écoutés dont le Burkinabé Djibril Bassolé qui pilotait le soutien à la rébellion ivoirienne et qui intervenait pour le compte de l’Union africaine et des Nations unies en tant que médiateur dans la crise du Darfour. De même, plusieurs ambassadeurs africains ont fait l’objet d’écoutes, ceux d’Afrique du Sud, de la Libye, du Cameroun et du Nigeria auprès de l’ONU, par exemple. En Arabie saoudite, ces écoutes ont concerné les ambassades d’Erythrée, d‘Algérie, de Guinée et du Soudan.

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De même, plusieurs dirigeants de rebellions africaines ont été ciblés par ces écoutes tel le chef du Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND), un groupe armé qui lutte contre les multinationales pétrolières anglo-saxonnes du delta du Nigéria.

Les richissimes homme d’affaires africains ont également intéressé les grandes oreilles britanniques. Ce fut le cas de Chris Kirubi, l’un des hommes les plus riches et influents du Kenya, de Tony Elumelu, PD de la United Bank of Africa (UBA), de Solomon Asamoah, vice-président d’Africa Finance corporation, ou encore de Moïse Katumbi, populaire ex-gouverneur du Katanga (RDC), etc.

De même, les argentiers de plusieurs pays africains et les ministres de certains secteurs stratégiques (pétrole, mines, etc.) étaient eux aussi ciblés par les écoutes britanniques. C’est le cas notamment des ministres nigérians, congolais, et d'autres. Idem pour les opérateurs télécom du continent dont le sud-africain MTN.

C’est dire que les objectifs des britanniques ne sont pas uniquement politique.

Enfin, il faut noter que parmi les quelques pays africains ayant «échappé» à ces écoutes britanniques, figurent le Maroc, l’Egypte, le Sénégal, l’Ethiopie et la Côte d’Ivoire, entre autres.

Par Kofi Gabriel
Le 08/12/2016 à 19h09, mis à jour le 08/12/2016 à 19h45